Vendredi 22 Novembre 2024
(photo Laurent Gotti)
Auteur
Date
03.06.2016
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Les esprits s’échauffent au sujet des pesticides dans le Mâconnais. Le président de l’Union des producteurs de la région a reçu des menaces de mort.
Mauvaisz surprise pour Jérôme Chevalier (photo ci-dessus) le 18 mai dernier. Le président de l’Union des Producteurs de Vins Mâcon (UPVM) recevait à son domicile un courrier anonyme accompagné d’une cartouche de fusil de chasse et des menaces de mort. L’auteur demandait l’arrêt de l’usage des produits phytosanitaires, avec cette menace glaçante : « s’il n’y a pas de réaction, alors il y aura des victimes chez les viticulteurs ».
Au cours d’une conférence de presse, le 31 mai, Jérôme Chevalier a reçu le soutien des politiques (maire de Mâcon, président du département, vice-président de la région) et du préfet. Les acteurs de la filière ont vu dans cet incident la nécessité de poser publiquement le débat des pesticides. Marc Sangoy, vice-Président des producteurs du Mâconnais a rappelé qu’une prise de conscience générale a eu lieu ces 20 dernières années pour « limiter l’impact des traitements sur l’environnement et les riverains ». Pas suffisant, visiblement, pour prévenir les inquiétudes. En témoigne la création d’un « collectif Mâconnais pesticides et santé » le mois dernier. Son but est d’obtenir une meilleure protection des enfants dans les lieux sensibles (écoles, crèches, etc.) vis-à-vis des traitements phytosanitaires.
De son côté, Jérôme Chevalier n’a d’ailleurs pas hésité à condamner les pratiques de certains viticulteurs « qui font n’importe quoi » tout en affichant sa détermination à les remettre dans le droit chemin.
De son coté, le préfet de région n’a pas manqué de repréciser les règles de précaution et de protection à proximité d’établissements sensibles. Si des manquements devaient être constatés, l’autorité administrative prendrait des arrêtés interdisant la diffusion de produits phytopharmaceutiques à proximité de ces établissements.
Chacun avait en tête l’arrêté mis en place en Gironde, en mars dernier, interdisant la pulvérisation à proximité des établissements à certains créneaux horaires. Pour l’instant l’autodiscipline est l’approche privilégiée. Le préfet et les viticulteurs travaillent sur une charte. Le texte doit servir de base pour mener une concertation locale.
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