Vendredi 22 Novembre 2024
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24.06.2016
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La dégustation « Les Inclassables », organisée hier par « Terre de Vins » au dernier étage du siège de la BPACA, a permis à quelque 500 amateurs de découvrir 25 propriétés bordelaises ne relevant d’aucun classement et pourtant pleines de classe. Une belle façon de conclure la première journée de Bordeaux Fête le Vin.
Avec un temps (enfin) estival et une vue imprenable sur le Pont de Pierre, les quais de Garonne et les stands de Bordeaux Fête le Vin, postés sur l’autre rive, les quelque 500 visiteurs de la dégustation « Les Inclassables » ont pu se régaler hier soir grâce à « Terre de Vins ». Organisé pour la deuxième année consécutive au dernier étage – avec terrasse ouverte – du siège de la BPACA à Bordeaux, ce rendez-vous réunissait 25 propriétés ne relavant d’aucun classement (ni crus classés, ni crus bourgeois…) mais comptant pourtant parmi les valeurs sûres à suivre de près du vignoble bordelais. Voir la liste complète en suivant ce lien.
Christian Chapotin, directeur général adjoint de la BPACA, rappelait en préambule que la Banque Populaire était partenaire depuis dix ans de Bordeaux Fête le Vin et comptait parmi les grands mécènes bâtisseurs de la Cité du Vin. Avec quelque 1700 clients dans la filière viticole bordelaise, elle se positionne comme un acteur majeur et convaincu du dynamisme et de la réussite économique de la région… Ce dynamisme était palpable hier soir, dans les verres de vin rouge, blanc et rosé proposés aux amateurs présents à la dégustation.
Parmi les coups de cœur de la rédaction de « Terre de Vins », dégustés hier soir :
Château Charmail 2014, Haut Médoc, entre 15 et 20 €
S’il fallait un vin pour polir la réputation du millésime 2014, le voilà ! L’été indien médocain et l’entrée dans l’assemblage de 8% de petit verdot, et c’est une première pour le château, donne une allonge et un supplément de profondeur indéniables. 12% de cabernet franc pour encore plus de rondeur et de fruit, puis merlot et cabernet sauvignon à parts égales, amenés ici à bonne maturité. Cette cuvée 2014, nerveuse, savoureuse et aux tanins fuselés, à la texture dense portée par un élevage parfaitement dosé, donne un grand plaisir de dégustation aujourd’hui (le rêve avec un rosbeef), mais quel potentiel de garde, quelle bonne affaire !
Château Grand Maison 2015, Côtes de Bourg, autour de 15 €
Hervé Romat et son associé avaient eu la bonne idée hier soir de faire déguster un 2015, permettant à nos lecteurs une expérience primeur. L’expression « il y a du vin ! » lui va comme un gant, car vraiment, le jus noir, concentré et fruité, signale immédiatement un travail rigoureux à la vigne. La vendange rentrée à la cave était irréprochable. « Nous, on aime le vin » sourit Hervé Romat, et il faut donc que Grand Maison se tienne bien à table, avec un élevage présent (en cours il faut le dire) mais fondu, une palette de fruits noirs et de Zan, un bouquet d’épices douces en finale. Parfait pour les hivers à venir (une très bonne affaire pour votre cave).
Château Haut Bergey, cuvée Paul 2014, Pessac Léognan, 12, 50 €
Je crois pouvoir dire qu’il a fait l’unanimité et que nous le déclarons « vin de l’été ». C’est d’ailleurs l’objectif recherché pour ce vin souple, fruité, soyeux, plein de saveurs juteuses et un rien d’épices fraiches en finale, sans élevage bois, pour lui garder sa buvabilité, sa spontanéité. Avec son prix sage, les cavistes présents hier soir lui faisaient les yeux doux…
Château de Respide, cuvée Callipyge, Graves Blanc 2014, 11 €
Avec ses vignes de sémillon plantées en 1956, occupant la moitié de l’assemblage, le solde en sauvignon bien sur, ce très beau blanc attise les papilles. Sapide, en un seul mot, car l’équilibre est parfait, avec de fines notes de tilleul, de brioche, puis un trait gourmand et salin en finale. Franck Bonnet a fini par me dire « c’est le vin dont je suis le plus fier », avec des étoiles dans le regard…il recommande une dégustation avec un Comté !
Château de France, rouge 2011, Pessac Léognan
Assemblage de cabernet sauvignon majoritaire à 60%, le solde en merlot, ce joli rouge oscillait entre densité, profondeur et finesse. Entre cerise bien mûre, et notes cacaotés, la suavité aromatique laisse place, en bouche, à un soyeux des tanins et une belle fraîcheur. Le château de France, propriété de la famille Thomassin à Pessac-Léognan, est voisin de Fieuzal, Chevalier ou encore Malartic Lagravière, qui font partie des 15 privilégiés Crus Classés de Graves. Pas classé le Château de France, mais inclassable, c’est certain !
Château Vieux Chaigneau, rouge 2012, Lalande-de-Pomerol
C’est sur le stand du Château Lyonnat, propriété de Lussac, appellation dite « satellite » du prestigieux village de Saint-Emilion, que le vin était en dégustation. Frais et croquant, la légèreté de la texture explose de fruit : fraise des bois, framboise écrasée, notes de poivre blanc, ce vin est délicat de A à Z. Au service de la bouteille à l’occasion de cette soirée des Inclassables, Gérard Milhade, le père de Charlotte qui après des études d’ingénieur agro a acheté le Vieux Chaigneau en 2014 avec son mari Valentin, sur l’appellation Lalande de Pomerol. Le 2012, issu du stock de l’ancien propriétaire « a également été vinifié par Charlotte qui travaillait déjà là-bas » assure son papa.
Château d’Aiguilhe 2010, Castillon-Côtes-de-Bordeaux, 30 €
Indéniablement l’une des stars de Castillon, l’appellation qui monte, qui monte sur la Rive Droite de Bordeaux, cette propriété appartenant à Stephan von Neipperg (Canon La Gaffelière, La Mondotte…) bénéficie de toute la classe habituellement apportée à ses vins par l’aristocrate-vigneron. Si le 2012 séduit avec son profil de framboise écrasée encore un peu dominé par l’élevage, le millésime 2010 impose sa race et son élégance. Nez intense, capiteux, épicé, la matière puissante a déjà intégré le bois, la bouche est fluide, souple, les tanins fondus. Le jus est dense, sanguin, rehaussé par des notes de poivre blanc.
Château de La Brède, blanc 2013, Graves, 20 €
Repris en 2012 en fermage par Dominique Haverlan, propriétaire de Vieux Château Gaubert, ce vignoble de 6 hectares (4 en rouge, 2 en blanc) attenant à la propriété historique de Montesquieu bénéficie de soins méticuleux. 40% sauvignon, 40% sémillon et… 20% de muscadelle lui confèrent un profil atypique, extrêmement gourmand. A ce stade le boisé est encore un peu prégnant mais la matière est belle, avec beaucoup de fraîcheur, des notes florales, abricot, mirabelle, bergamote, ne finale miellée.
Château Pindefleurs 2010, Saint-Emilion Grand Cru, 21 €
2009 ou 2010 ? Audrey Lauret avait décidé de faire déguster les deux « top millésimes » récents. 2009, gourmand, est encore sur l’élevage. 2010 est une bombe qui en a encore sous la pédale. 90% merlot, 10% cabernet franc : beaucoup de jus, une matière bien ciselé, un fruit mûr, une finale saline et salivante.
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