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Brexit : quelles conséquences pour le vin ?

Auteur

Anne
Serres

Date

24.06.2016

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Le Royaume-Uni quitte l’Union Européenne. A 51, 9%, le peuple britannique en a décidé ainsi. Au-delà de l’émotion de la rupture, quelles sont les conséquences économiques prévisibles pour le marché du vin ?

Le Royaume-Uni est le deuxième importateur de vins au monde en valeur (derrière les États-Unis) et en volume (derrière l’Allemagne). Pour les vins français, c’est un marché-clé, en particulier dans le très haut de gamme, grands crus bordelais et champagnes en tête. A l’entrée de gamme, les Australiens et les Chiliens l’ont emporté depuis belle lurette et le poids des enseignes de grande distribution a fait sortir les vins français du bas des rayons. Et pourquoi pas ? La grande distribution britannique, féroce négociatrice, n’est pas nécessairement recommandable pour le producteur artisan et/ou à l’entrée de gamme.

En revanche, aujourd’hui la livre a dévissé de 8% par rapport au dollar et à l’euro, à l’annonce des résultats du référendum sur la sortie de l’Union Européenne. Cette réaction des marchés internationaux peut n’être qu’épidermique : à suivre. Mais si la baisse de la livre se confirme (elle est au plus bas par rapport au dollar depuis 1985), ce taux de change n’incitera pas les acheteurs britanniques à plus de générosité avec leurs fournisseurs, au contraire. En ce qui concerne la grande distribution, elle est connue pour faire assumer les augmentations de taxes et aléas monétaires aux producteurs.

Concurrence par le prix

La concurrence par le prix a de beaux jours devant elle, surtout durant la période où la Grande-Bretagne renégociera seule les accords de libre-échange qui la liaient (ou pas) avec des pays partenaires commerciaux de l’Union Européenne. Le Commonwealth constitue une zone à part et les échanges de vin avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande devraient avoir une longueur d’avance sur les autres pays exportateurs vers le Royaume-Uni comme le Chili ou l’Argentine, par ailleurs experts de la négociation de ce type d’accords.

Qu’en sera-t-il des fournisseurs de la zone euro, France, Italie et Espagne en tête ? Pour la France, la question des primeurs bordelais est bien sûr cruciale. Quel volume d’affaires a déjà été conclu dans la campagne ? Le plus grand possible, on l’espère, car la baisse de la livre pourrait freiner l’enthousiasme des acheteurs britanniques devant le beau millésime 2015… Reste ensuite la question des droits de douane et autres accises et taxes à l’export, selon quel calendrier seront-ils ou non rétablis ?… A suivre.