Vendredi 27 Décembre 2024
Ci-dessus : Emmanuel Sala et Antoine Lepetit de la Bigne. Crédit : Laurent Gotti.
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Date
14.12.2016
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Au sortir des vendanges 2016, le Château de Pommard envisageait un passage de la moitié de son vignoble en biodynamie l’année prochaine. La décision a finalement été prise qu’il le serait en totalité.
« Quand j’ai vu le clos, les murs, j’ai dit : c’est l’endroit pour le faire. J’en étais convaincu », se souvient Emmanuel Sala, directeur technique du Château de Pommard depuis 2007. Faire quoi ? De la culture en biodynamie. Une approche qu’Emmanuel Sala avait déjà bien connue : dans les années 1990 il travaillait au sein du domaine alsacien Josmeyer, alors en conversion bio puis biodynamique.
Au Château de Pommard, l’événement déclencheur est survenu avec la reprise de la propriété par l’américain Michael Baum en 2014. Après fait fortune dans les nouvelles technologies, le californien met les moyens pour donner le meilleur à son pied-à-terre bourguignon (il s’y rend une fois par mois).
Le cap est fixé l’année dernière : faire passer le Clos Marey-Monge (du nom d’une grande famille bourguignonne ancienne propriétaire du Château) et ses 22 hectares en bio. L’équipe en isole 2, 5, sur les lieux-dits Simone et Chantrerie, pour y pratiquer la biodynamie. Emmanuel Sala et Michael Baum font appel à un consultant pour les accompagner : Antoine Lepetit de la Bigne, œnologue et ingénieur agronome. Ce dernier a passé huit ans au domaine Leflaive (Puligny-Montrachet) et s’est récemment spécialisé dans le suivi des domaines viticoles.
Le château ne partait pas de zéro puisque le travail du sol (plutôt que l’emploi d’herbicide) a été mis en place à partir de 2008. Un point important pour rétablir un bon équilibre dans le fonctionnement de la plante.
« Je redécouvre des choses à 50 ans. Nous faisons appel à la compréhension, à l’observation. Ça donne envie de se lever le matin », s’enthousiasme Emmanuel Sala.
Le domaine prévoit d’acquérir notamment un chenillard équipé d’outils de pulvérisation et de travail du sol et un deuxième tracteur léger « pour pouvoir traiter l’ensemble des vignes en moins d’une journée ». Des récupérateurs d’eau de pluie pour les préparations seront également nécessaires. Enfin, et surtout, deux personnes supplémentaires à plein temps et une autre à temps partiel seront recrutées. Un investissement conséquent donc. Mais Michael Baum semble disposé à mettre les moyens…
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