Samedi 23 Novembre 2024
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07.04.2017
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L’équipe de dégustation de « Terre de Vins » se déploie dans le vignoble bordelais pendant toute la Semaine des Primeurs. Tous les commentaires de dégustation seront à découvrir dans le numéro de mai-juin mais voici les coups de cœur du jour, en avant-première.
Sylvie Tonnaire
Château Mouton Rothschild 2016, Pauillac, Premier cru classé 1855
Il y a un millésime réussi, et il y a les cuvées extraordinaires. Elles se comptent sur les doigts d’une main. Mouton (photo ci-dessus) est toujours au sommet, cette année, il est juste au-dessus. Un millésime bien particulier, un millésime sensible et différent. A commencer par les vendanges, une semaine plus tard qu’à l’accoutumée, du jamais vu à la propriété. Les analyses le dotent de plus de tanins que le 2010, pourtant à la dégustation, c’est un ruban de soie : « les maturités très longues, très lentes, polissent les tannins, c’est un millésime rare et pédagogique » souligne Philippe Dhalluin, directeur général. 83% de cabernet sauvignon, pourtant le bouquet n’est que Mara des bois et myrtilles mures, l’aération livre des effluves très fins et davantage terriens : tourbe, tabac blond, puis la texture soyeuse s’étire en longueur sur ses tannins à grains très fins, aériens. L’ensemble est élancé, plein d’énergie et de précision. Plus on passe de temps à sa dégustation plus il pose de questions. Mais de très bonnes questions, un vin de conversation.
Jean-Michel Brouard
Château Joanin-Bécot, Castillon – Côtes de Bordeaux
Une certaine aristocratie pour ce vin brillant au nez très net associant cassis et boisé fin. Sa concentration n’est pas dénuée de délicatesse grâce à des tannins de belle facture. La fin de bouche s’étire sur une pointe réglissée du meilleur effet. Du plaisir, simplement.
Jean-Charles Chapuzet
Château Clément-Pichon, Haut-Médoc
Clément-Pichon est dans le coup! Ce 2016 a un nez très fin, une pointe acétone très positive caractéristique d’une belle élégance qui « pinote » légèrement. La bouche « cassis » confirme cette élégance doublée d’une suavité témoignant d’un grand équilibre, gage enfin et certain d’une belle garde. Le reste de l’exercice, c’est de la littérature, des nuits blanches et des dents noires…
Mathieu Doumenge
Château Canon La Gaffelière, Saint-Emilion, 1er Grand Cru Classé
Avec ses 35% de cabernet franc et 10% de cabernet sauvignon (le reste composé de merlot), Canon La Gaffelière affirme son style, millésime après millésime. Toujours plus de finesse, de race, un nez sensuel de femme fatale, digne d’un polar de Chandler. On hésite entre camphre, réglisse, encens. La bouche est toute en équilibre, suavité et vibration, aiguisée et ciselée, portée par une trame à la fois saline et poivrée, sanguine, une touche d’épices. De la puissance maîtrisée, et beaucoup d’allure.
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