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Découvertes en Vallée du Rhône : Le Sang des Cailloux, belles moustaches et grands vins

Auteur

Mathieu
Doumenge

Date

12.04.2017

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Derrière les belles moustaches de Serge Ferigoule se cache l’un des meilleurs vignerons de Vacqueyras. Il était présent en ce début de semaine à Découvertes en Vallée du Rhône pour faire découvrir ses vins du Sang des Cailloux.

A ceux qui croient encore que les vins du Rhône sud, en particulier ceux de Vacqueyras, sont forcément des bombes solaires, il est temps de réviser vos classiques. Allez donc faire un tour du côté de Sarrians, au domaine le Sang des Cailloux. Ici, le vigneron Serge Ferigoule, bacchantes avenantes, débit tranchant et accent chantant, signe des vins d’une précision et d’une finesse remarquables. Serge, issu d’une famille paysanne des environs d’Avignon, a fait ses classes au domaine à la fin des années 1970, en tant qu’ouvrier viticole après avoir suivi une formation d’œnologue à Montpellier. Mais en homme attaché à la terre, c’est en vigneron qu’il s’imagine, pas en œnologue ; c’est dans les vignes qu’il a envie de s’implanter, et exprime le souhait de signer d’authentiques vins fins, dans un plus grand respect de l’environnement. Au début des années 1990, il rachète le domaine de 17 hectares, beau terroir argilo-calcaire sur le grand plateau de garrigues sud de Vacqueyras. Dès son premier millésime, il arrête d’utiliser des désherbants, et se dirige progressivement vers une conversion au bio et à la biodynamie, accélérée par l’arrivée à ses côtés de son fils Frédéri en 2003. Labellisé bio depuis 2008 et Biodyvin depuis 2010, Serge Ferigoule décline une belle gamme de vins dont le fil conducteur est une recherche d’élégance, de tension et de matière ciselée.

Dégustations

Illustration avec la cuvée Doucinello 2014 : 70% grenache, 20% syrah, le reste en carignan, cinsault et mourvèdre. Vinifié en cuve béton, élevé un an en foudre, gardé 3-4 mois en bouteille avant mise en marché. C’est un jus net, cinglant, aiguisé, un fruit croquant porté par une belle salinité et une finale salivante. Un pur vacqueyras de plaisir à 16 €.

Davantage de complexité, de présence tannique et de puissance avec la cuvée Vieilles Vignes 2014 (75% grenache, 25% syrah, 21,50 €). Rendements de 33 hl/ha et élevage en barriques de 450 litres (pas de bois neuf) pour un vin au potentiel de garde indéniable. En l’état déjà, malgré la force de la matière, on apprécie la délicatesse de la texture, le droit, tendu et toujours aussi salivant.

Attention aux émotions fortes avec Oumage 2014, une cuvée uniquement produite sur les grandes années, avec une très grosse majorité de grenache. 1500 bouteilles à tout casser, un élevage tout en délicatesse dans des fûts de 450 litres, mais un vin tout en finesse, en dentelle, un jus digeste, élégant, précis, dans la lignée des grands grenaches sudistes lorsqu’ils sont travaillés avec soin. Pour 30 €, c’est presque cadeau.

Le Sang des Cailloux se décline aussi en blanc : la cuvée Un Sang Blanc 2015 (25 €), assemblage très riche de grenache, clairette, bourboulenc, roussanne, marsanne et viognier, issu d’un pressurage direct, vinifié et élevé en tonneaux, est à la fois un grand blanc de garde, riche, charnu, onctueux, mais toujours avec cette trame saline et salivante qui est la signature des vins du domaine.

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