Samedi 23 Novembre 2024
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26.04.2017
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L’obtention de l’appellation d’origine contrôlée, en octobre 2014, a accéléré le phénomène d’implantation des vignerons en Terrasses du Larzac. Cette année encore, ce vignoble réputé faire des vins de haut vol compte une nouvelle recrue : Anne-Laure Sicard du domaine Mas Lasta, rencontré dans le cadre de la « Languedoc Week » à Pézenas.
Son vignoble – huit hectares en fermage de vieux Grenache, de Syrah trentenaires, de Carignan et tout récemment quelques ares de Cinsault -, est marqué par la fraîcheur qui descend du plateau montagneux du Larzac. Anne-Laure Sicard l’a bien nommé Mas Lasta (le mas dernier en esperanto), parce que ses vignes plantées sur grès sont les dernières de l’ère de délimitation de l’AOP, formant un V de 45 km sur 20 km adossé aux reliefs du causse du Larzac.
A 33 ans, cette jeune diplômée de l’école d’ingénieurs agronomes de Montpellier, d’origine Picarde, a planté il y a tout juste un an ses valises parmi les Terrasses du Larzac, appellation d’élite en Languedoc couvrant 32 communes au centre-nord de l’Hérault. Anne-Laure l’a choisie très sciemment, après une première expérience à Bordeaux au château Latour, puis trois ans comme flying winemaker en Australie, Argentine, Uruguay, Canada, Nouvelle Zélande.
Sept nouveaux vignerons par an
« C’est une appellation jeune, en âge et en esprit, dynamique, où j’ai tout de suite été très bien accueillie », se réjouit-elle. Observation confirmée par la chronologie et les chiffres : au moment de l’obtention de la reconnaissance, réservée aux rouges et officialisée par décret le 17 octobre 2014, les Terrasses du Larzac comptaient une soixantaine de vignerons indépendants et 5 caves coopératives. Ils sont aujourd’hui plus de 80 installés en caves particulières. « Près de sept vignerons rejoignent chaque année les Terrasses depuis l’obtention de la reconnaissance, avec une moyenne d’âge des vignerons de quarante ans si on prend en compte les caves coopératives », analyse Helen Deneuve, du syndicat des Terrasses du Larzac.
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Avec ce petit vignoble de poche en fermage, 120 000 euros de prêt à la banque et une roche-mère de convictions, Anne-Laure Sicard est parachutée depuis octobre 2015 entre deux voisins de vignes prestigieux : Olivier Jullien qui travaille ici quelques hectares pour sa cuvée « Les états d’âme », et Jean-Baptiste Granier des Vignes Oubliées.
Sa cave, de 60 m2, ne lui permet de vinifier que 20% de sa production. Le reste a été racheté pour ce premier millésime 2016, par Christophe Peyrus du Clos Marie, vigneron en Pic-Saint-Loup touché par la grêle. Les 20% restant, Anne-Laure Sicard les mettra en bouteille le 9 août 2017, soit 7000 bouteilles qui n’ont pas encore de nom. Mais son brut de cuve issu d’un assemblage Grenache (50%), Syrah (40%) et Carignan (10%), présente un remarquable équilibre, entre fraîcheur du fruit préservé et belle acidité.
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