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Champagne Collet, une renaissance réussie

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

15.05.2017

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C’est une renaissance spectaculaire. Le champagne Raoul Collet devenu Collet, marque de l’union de coopératives Cogevi (Coopérative Générale des Vignerons de la Champagne délimitée), s’est imposée ces dernières années sur les tables étoilées avec un changement radical de stratégie.

Dès sa création en 1921 d’abord à Dizy (puis déménagée à Aÿ en 1930), la Cogévi, la plus ancienne coopérative de Champagne, cherche à créer une marque pour participer aux concours internationaux. L’entreprise, intimement liée à l’histoire de la Champagne et aux révoltes des vignerons de 1911, compte déjà plus de 120 adhérents au début des années 30 (850 en 2017, la troisième union de producteurs de Champagne). Quand Raoul Collet arrive en 1928 pour développer les ventes, il s’attache à trouver un nom porteur. Sont évoquées des propositions aussi sexys que Champagne Cogevi ou Unic pour finalement choisir son propre patronyme. Ce vigneron de Mareuil s/ Aÿ, chimiste de formation, se passionne pour l’art de l’assemblage et ne cesse de travailler sur la qualité des vins. Et la marque se développe doucement au fil du XXe siècle.

De Raoul à Collet

En 2009, la décision est prise de rebaptiser la marque Collet. Un jeune directeur arrive, Olivier Charriaud, pour impulser un nouveau souffle de marketing et communication. La marque est solidement implantée dans le grand cru d’Aÿ et s’approvisionne sur environ 730 ha dans une vingtaine de communes, majoritairement en premiers et grands crus ; elle bénéficie de caves centenaires creusées dans la craie qui en font un lieu de stockage idéal d’une capacité de 34 millions de bouteilles. Un patrimoine riche d’histoire, à mettre en valeur. « La marque qui n’avait jamais été vendue en grande distribution avait été préservée mais il y avait tout à faire avec ce joli potentiel », explique Pauline Guiset, la jeune responsable marketing. Elle a donc été complètement refondue avec une nouvelle identité visuelle, de nouveaux habillages dans des bouteilles plus modernes, une gamme étendue qui est passée de 8 à aujourd’hui une douzaine de références, avec notamment Esprit Couture et La Collection Privée (avec des vieillissements prolongés en cave), sous la houlette du chef de caves Sébastien Walasiak. Une réflexion sur l’accueil des consommateurs donne naissance à la Cité du Champagne et à la Villa Collet au style art déco (plus de 5300 visiteurs en 2016). En 2013 est également créé le prix Champagne Collet du livre de chef qui outre le talent récompense le partage des connaissances et des valeurs, la sincérité, l‘amour du travail bien fait (En 2016, Frédéric Doucet).

Forte de ce nouveau positionnement plus haut de gamme, la coopérative a renouvelé son réseau d’agents en France, notamment dans des zones clés comme Paca, les Hauts-de-France et Paris, et ses importateurs à l’international. En trois ans, Collet a fait un bond de 40 à 55% à l’export avec une demande croissante en Grande-Bretagne, aux États-Unis, au Japon, en Italie…. Elle élabore 500 000 bouteilles par an mais affiche l’ambition de franchir la barre du million pour fêter son centenaire en 2021. En attendant, elle sortira prochainement un blanc de noirs premier cru, à majorité pinot noir d’Aÿ, le millésime 2008 dans La Collection Privée et travaille à un changement d’assemblage plus axé sur le pinot pour sa dernière cuvée Rosé Dry (36€) qui remporte un franc succès.

Champagne Collet était présent à l’événement Champagne Tasting, ce samedi 13 mai à Paris. Suivez ce lien pour en revivre les temps forts.