Samedi 23 Novembre 2024
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10.10.2017
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Si Dominique Piron n’avait pas été vigneron, il aurait été skipper, ou golden boy texan en quête de pétrole. C’est finalement l’aventure du Beaujolais qui devint la sienne, après quatorze générations ayant œuvré au domaine familial, situé à deux pas de la fameuse Côte de Py, à Morgon.
Producteur, négociant, et désormais président d’Interbeaujolais, la diversité des missions et l’envergure des choses à accomplir ne lui font pas peur, bien au contraire.
L’œil de Dominique est lucide, et partout sur le vignoble. Il a pris les rênes du domaine à l’époque heureuse du Beaujolais nouveau, lorsque le décret autorisa la commercialisation au troisième jeudi de novembre plutôt qu’au 15 décembre. Il a vu s’affronter les bistrotiers parisiens lors de courses mémorables à l’obtention du nouveau, débarqué les Anglais à Paris en quête de la nouvelle production, pour tout ramener par ferry la nuit même. Une année, l’un de nos cousins d’outre-manche a même choisi une option plus sportive : après avoir récupéré les précieuses caisses, il s’est fait largué en parachute au-dessus de Londres pour livrer son butin le premier !
C’est dire l’ambiance festive et joyeuse qui régnait autour du Nouveau à l’époque, temps bénis où les vignerons se barricadaient chez eux le dimanche pour ne pas être assaillis de touristes en quête de nectar.
C’est cet esprit que Dominique souhaiterait insuffler de nouveau pour le Beaujolais Nouveau. Pas question pour lui de concurrencer le vin issus des crus, ou des appellations Beaujolais et Beaujolais Villages, à qui il souhaite redonner ses lettres de noblesse, mais de redonner à chaque produit sa juste place. L’un pour la fête, l’autre pour la postérité.
Il s’est attelé à cette mission dès son arrivée à la présidence d’Interbeaujolais, lassé d’assister à cette guerre fratricide entre les beaujolais, et déterminé à recréer un esprit collectif et soudé au sein du vignoble. En cela, il admire la nouvelle génération de vignerons, désireux comme lui de remettre certaines bonnes pratiques viticoles au goût du jour dans un esprit collectif, et avide de faire reconnaître tout le potentiel des beaujolais.
Il s’attelle également à mettre en place un plan d’envergure au sein du vignoble, passant notamment par une grande démarche environnementale (viser un végétal de meilleure qualité, utiliser moins de traitement, mieux effeuiller, etc), afin de favoriser les bonnes pratiques de culture et de vinification, à même de produire un vin qualitatif.
Il applique également cette démarche, qu’il qualifie d’élémentaire courtoisie à l’égard des générations futures, à son domaine, avec son associé Julien Revillon (ancien bras droit de Jean-Luc Colombo). Replantation, passage au labour, et d’autres mesures encore : le virage est pris.
Amoureux de Morgon, mais aussi d’autres appellations beaujolaises
Avant tout producteur de Morgon, le domaine Piron livre également du Chénas, Moulin-à-Vent, Fleurie, Régnié, Brouilly, Beaujolais et Beaujolais Villages.
Les étiquettes de chaque cru indiquent les caractéristiques des sols de chacun, avec une couleur différente rappelant leur composantes. Ainsi le bleu pour le Brouilly, plus granitique que les autres, ou le blanc pour le chardonnay issus de terroirs argilo-calcaires.
Peu de bois utilisé lors de la vinification de l’ordre de 20 à 30%, élevage en cuve béton, passage sur table de tri et égrappage en moyenne pour les trois quarts de la récolte, pour celle destinée à une extraction plus longue, vinification à la bourguignonne sauf pour certaines parcelles moins expressive de terroir, qui font l’objet d’une macération carbonique.
Distribuées chez Bocuse, la Mère Brazier et la Villa Florentine, les cuvées à déguster lors de Lyon Tasting (ces 14 et 15 octobre au Palais de la Bourse de Lyon) se veulent emblématiques de la production du domaine, à commencer par le blanc en Beaujolais en 2016, afin de valoriser les beaux terroirs argilo-calcaire du sud beaujolais. Un joli nez de fruits blancs accompagné de notes florales précède une attaque fraîche, relayée par une tension soutenant un milieu de bouche plaisant.
Le Chiroubles 2016 par son nez floral accompagné d’un côté lardé, avec une attaque douce et un soyeux en bouche débouchant sur une finale fleurie, pour un ensemble vif et élégant.
Quant au Morgon, eh bien… il « morgonne » ! De la matière, de la fraîcheur et des arômes kirschés, précis et équilibré sur le Morgon Grand Cras, avec une finale sur le noyau de cerise et un profil plus minéral que le Morgon générique.
Le Chénas, sur la cuvée « Quartz » (en référence aux veines de quartz traversant les sols de cette parcelle), sera également à déguster lors de Lyon Tasting, les 14 et 15 octobre prochains.
Lieu-dit Morgon,
69910 Villié-Morgon
Tél : 04 74 69 10 20
Fax : 04 74 69 16 65
piron@domaines-piron.fr
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