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[Lyon Tasting] Master Class Riedel : la preuve par 3

(photo : Donatelle Liens)

Auteur

Laurent
Gotti

Date

14.10.2017

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3 vins, 3 verres, la master class Riedel est une spectaculaire démonstration de l’importance de la forme du verre sur la perception du vin y compris, et surtout, en bouche.

« Dire que le verre fait une différence dans la perception aromatique du vin, tout le monde est d’accord. On a le droit d’être plus sceptique si l’on affirme qu’il fait aussi une grande différence en bouche. Et pourtant…». Philippe Guillon, responsable France de la verrerie Riedel, pose d’entrée les enjeux de la master class Riedel de Lyon Tasting « De L’importance des verres dans la dégustation du vin ».

Quelques minutes lui suffiront pour recueillir l’adhésion des participants. Après avoir fait déguster de l’eau fraîche… Trois verres de différentes formes, diamètres et volumes variables, sont devant eux. Chacun va solliciter en priorité des zones différentes de la langue ou du palais. Le verre pinot noir, par exemple, va stimuler la pointe de la langue et faire ressortir plutôt la sucrosité. « Une action mécanique qui agit sur la première impression, une première sensation très importante », expose Philippe Guillon.

Mise en pratique avec trois vins comparés dans trois verres différents. Le premier verre conçu pour le pinot noir (cépage bourguignon), le deuxième pour la syrah (cépage du nord des Côtes du Rhône), le troisième au cabernet-sauvignon bordelais.

Dans le verre pinot, le Mercurey vieilles vignes 2016 du domaine Faiveley développe de beaux arômes de fruits rouges et de mûre, La bouche fait preuve d’une belle tension et de beaucoup de finesse. Dans les deux autres verres, il montre des notes plus épicées, diffuses, mais aussi des tannins fermes voir mordants en bouche.

Même constat sur le Cornas 2014 de Jean-Luc Colombo. Dans le verre destiné à la syrah, le nez évoque la tapenade, le poivre. La bouche déploie une texture intense, gourmande et harmonieuse. Un bel équilibre et une longueur que l’on ne retrouve dans aucun des deux autres verres (il est soit austère soit évanescent).

Enfin, c’est un Clos Floridéne 2015, AOC Graves à Bordeaux, qui achève la démonstration. La race du cabernet-sauvignon s’exprime avec précision et éclat dans le verre dédié. Le même vin devient fermé et séchant dans les deux autres verres. « Le verre n’invente rien. Il peut-être comparé aux enceintes pour la musique. Si vous diffusez de la musique classique dans des enceintes de boite de nuit vous allez exacerber les basses et perdre toute la subtilité de l’interprétation », conclut Philippe Guillon. Un air qui aura été reçu 3 sur 3 !

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