Dimanche 24 Novembre 2024
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10.11.2017
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Avec un taux de croissance à deux chiffres depuis sept ans, les vins bios français, qui pèsent désormais plus de 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires, opèrent une percée spectaculaire chez les cavistes et dans les magasins spécialisés, selon une étude SudVinBio publiée jeudi 9 novembre.
Les vins bios français se portent bien. Sur le zinc en particulier, chez les cavistes et dans les magasins spécialisés qui assurent 42% des ventes de vin bio en France. Avec un taux de croissance annuel moyen de 20% sur les sept dernières années, la filière des vins estampillés du fameux label AB (pour vins issus de l’Agriculture Biologique), opère une percée spectaculaire en circuits-courts auprès des consommateurs, selon une étude sur les circuits de distribution du vin biologique réalisée par Agrex consulting et publiée jeudi 9 novembre par SudVinBio, organisateur du salon mondial des vins biologiques Millésime Bio (du 29 au 31 janvier 2018 à Montpellier).
Les vins bios trustent le zinc
Les ventes de vins biologiques ont ainsi progressé de 19% chez les cavistes et de 23% dans les magasins spécialisés en 2016 par rapport à 2015, pour rester stables en GMS (17%). Le phénomène est très franco-français, les vins bios français captant 98% de l’offre d’assortiment proposée dans les établissements interrogés (une centaine de cavistes et magasins spécialisés à Paris et Toulouse), contre 80% pour le marché des vins conventionnels. « Le chiffre d’affaires de la filière des vins bio français a triplé en sept ans, pour atteindre un peu plus de 1,2 milliard d’euros. C’est colossal, sur un marché global du bio à 7 Mds € », se réjouit Patrick Guiraud, président de SudVinBio.
Entre 5 et 20 € la bouteille
Des vins qualitatifs (82% sont des AOC), accessibles et présents sur les segments les plus valorisés, 43% des bouteilles commercialisées affichant des prix entre 5 € et 10 €, et 39,5% entre 10 € et 20 €, soit 20% plus cher que l’offre en vins conventionnels. « Le bio est un marché culturel, c’est un achat plaisir. Le consommateur qui se tourne vers ce segment n’achète pas un produit industriel mais un vin avec une âme, qui a une histoire à raconter », illustre Benoît Bechet, directeur associé et fondateur d’Agrex Consulting.
Si le succès des bios s’inscrit donc dans un contexte sociétal favorable, face à la demande grandissante des consommateurs en vins issus d’exploitations limitant leurs impacts sur l’environnement et la santé, l’augmentation mécanique de la part de marché des vins bios français chez les cavistes et dans les magasins spécialisés devrait se poursuivre dans l’avenir. Ainsi, 90% des cavistes et gérants de magasins bio interrogés déclarent s’attendre à une hausse de leurs ventes de vin bio dans les trois ans. « Le bio est un label régi par l’Europe avec des critères de certification dépendant du ministère de l’Agriculture, insiste Patrick Guiraud. C’est le seul label qui garantisse la sécurité du consommateur, 100% des vignerons étant contrôlés, c’est désormais un repère fort pour le consommateur. »
Cet indice de confiance ne devrait pas pâtir de la baisse sensible de production des vins bios (- 25%) entraînée par les aléas climatiques sur cette vendange 2017. « Le marché, très tendu, va amener à des arbitrages qui s’exerceront sur les segments les moins valorisants, à savoir la GD », conclut Patrick Guiraud.
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