Samedi 23 Novembre 2024
(photo : Frédérique Hermine)
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Date
20.02.2018
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Les Brunel ne savent même plus depuis combien de temps ils participent à Vinisud, sans doute depuis sa création. La dernière génération y fait découvrir cette année les références sur plusieurs appellations rhodaniennes, Châteauneuf en tête.
Tout a commencé avec Gaston Brunel qui avait racheté La Gardine en 1945. La propriété de Châteauneuf-du-Pape faisait alors 8 ha, mais il ne s’attendait pas à un tel développement. Aujourd’hui, elle s’étend sur 54 ha, auxquels s’ajoutent 12 ha en Côtes-du-Rhône Villages et 8 ha en Côtes-du-Rhône.
Quatre générations ont travaillé à La Gardine : Maxime et Maryse, octogénaires bon pied bon œil, courent toujours les salons de particuliers ; Patrick, le frère de Maxime, à la tête de l’activité, chapeaute la stratégie globale ; Eve, sa femme, gère le château Saint Roch en Lirac ; Marie-Odile, la 3ème génération, s’occupe des ventes en Grande Distribution (7 % des ventes) et des marchés asiatiques, Philippe du traitement des vignes. Et voilà désormais les petits-fils de Maxime : Guillaume a été chargé de développer le négoce et, tout récemment, son frère Thibault, tout frais sorti d’une formation viti-oeno, s’est vu confier les 160 ha de vignes. Huit membres d’une même famille pour faire avancer le navire « et parfois ça prend du temps pour écouter chacun et mettre tout le monde d’accord », reconnaît Guillaume.
« On a planté beaucoup de grenache noir au début des années 70 qui représentent désormais 60 % de l’encépagement, raconte Patrick. Maintenant, on replante du mourvèdre (25 %) et des cépages blancs, roussanne, clairette. » Le foncier s’est également enrichi d’une trentaine d’ha à Rasteau, dans les années 60, complétés en 1998 par les 40 ha du château Saint Roch à Lirac. Une activité de négoce Brunel Père & Fils permet un complément de gamme, surtout sur le Rhône Nord (en Crozes, Côte Rôtie, Condrieu, où il devient trop cher d’investir).
La propriété castelneuvoise produit 14 % de blancs, deux fois plus que la moyenne de l’appellation. Le style de la maison a par ailleurs évolué : « Avant, les rouges étaient élevés en vieux foudres et ça les amincissait, explique Patrick. Aujourd’hui, on les passe en barriques. La bouteille, en revanche, créée en 1964 quand mon père a compris qu’il fallait investir un peu dans le marketing, reste inchangée. »
Sous les galets, des projets
Les vins en propriété représentent aujourd’hui 450 000 bouteilles, le négoce 700-800 000. 60 % sont désormais vendus à l’export (Gaston Brunel vendait 100 % aux États-Unis), principalement au Canada – La Gardine est le rouge le plus vendu au Québec, en valeur, avec environ 180 000 cols par an, en Chine, aux États-Unis, en Belgique…
Brunel Fils ont diversifié les débouchés, y compris avec la GD, avec quelques références en foires aux vins, en propriété comme en négoce. Un nouvel entrepôt de 1 000 m2 pour l’embouteillage a été construit l’an dernier. Un projet de caveau est prévu à La Gardine pour développer l’œnotourisme « puisque nous avons le cadre et l’une des plus belles vues de l’appellation avec une jolie maison à pierres », estime Guillaume.
Le caveau, qui ne devrait pas voir le jour avant 2019-2020, pourrait être construit dans un nouveau bâtiment excentré au milieu des vignes. La famille Brunel réfléchit également à une transition vers le bio en commençant peut-être par les vignes de Lirac, à un développement de l’activité négoce par des micro-cuvées et à revoir sa stratégie marketing globale pour créer un lien visuel entre les vins propriétés et négoce, autrement que par sa bouteille spécifique. De quoi occuper toutes les générations…
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