Jeudi 21 Novembre 2024
Auteur
Date
01.02.2012
Partager
Entrée en vigueur en août 2009, la réforme des appellations du vin en France se met en place progressivement depuis plus de deux ans. Mais entre anciennes mentions toujours présentes et nouvelles étiquettes émergentes, il n’est pas facile de s’y retrouver. Mode d’emploi.
Depuis le 1er août 2009, la réforme de l’OCM (Organisation Commune des Marchés) impose, à l’échelle européenne, une harmonisation progressive des différentes appellations et dénominations du vin. La France, connue dans le monde entier pour la diversité de ses appellations et la complexité de ses classifications, qui rebutent parfois les consommateurs non expérimentés, a dû amorcer sa mutation pour se conformer aux nouvelles règles en vigueur.
Deux ans après, la transition des anciennes appellations vers les nouvelles est toujours en cours. Mais avec la multiplication des étiquettes, il convient de faire une mise au point.
Les AOC (Appellations d’Origine Contrôlée) deviennent des AOP (Appellations d’Origine Protégée). Apparue en France dans les années 1930, l’AOC est la plus réputée des appellations françaises : elle défend les typicités régionales des vins et assure la continuité dans les pratiques viticoles et œnologiques, conformément aux usages locaux (les cépages pouvant être utilisés, mais aussi les rendements). C’est la plus exigeante et, en théorie, la plus « qualitative » des appellations, bien que cette qualité ne soit pas toujours au rendez-vous. Le renforcement du cahier des charges apporté par le passage en AOP devrait apporter un nouveau souffle qualitatif. Il reste à noter que, malgré l’arrivée des AOP, la mention AOC, auxquelles les Français sont très attachés, ne disparaîtra pas.
Les VDQS (Vins Délimités de Qualité Supérieure) disparaissent. Cette appellation intermédiaire, mise en place après la Seconde Guerre mondiale, concernait des vins de qualité mais d’une notoriété moindre que ceux les vins d’AOC. Désormais, les vins qui étaient en VDQS doivent choisir entre AOP et IGP.
Les Vins de Pays deviennent des IGP (Indications Géographiques Protégées). Créés en 1968, les Vins de Pays devaient valoriser la production de vins ne relevant pas d’une appellation mais étant, à la différence des vins de table par exemple, circonscrits à une zone géographique précise (Pays d’Oc, Alpilles, Côtes-de-Gascogne…) La législation des IGP est plus stricte que celle des Vins de France mais plus souple que celle des AOC, dans le choix des cépages, le millésime, l’apport de raisins extérieurs… Pendant quelque temps, les vins concernés peuvent faire apparaître la double mention Vin de Pays / IGP sur leur étiquette.
Les Vins de Table deviennent des Vins de France. Il s’agit de la plus « ouverte » des appellations, sans indication géographique précise, et relevant d’une législation très libérale, tant au niveau de l’élaboration des vins (ils peuvent être assemblés à partir de raisins d’origines, de régions ou de millésimes différents, à hauteur de 15%) qu’au niveau informations qu’elle peut afficher : le millésime et les cépages peuvent ainsi être mentionnés, ce qui était interdit jusqu’à présent. Attention aux confusions avec les IGP, donc.
Mathieu Doumenge
Photo © BIVB
Articles liés