Lundi 25 Novembre 2024
Crédit photo : Jean-Yves Bardin
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Date
12.06.2018
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L’une des légendes de la Loire, Jo Pithon, vient d’annoncer la cession de son domaine d’Anjou. Mais il restera partie prenante dans le nouveau et ambitieux projet mis en place par son successeur.
Les deux hommes n’auraient jamais dû se rencontrer. D ‘un côté, l’un des rocs ligérien, Jo Pithon, son physique imposant, son travail unanimement reconnu sur ces vignobles prestigieux de l’Anjou noir et sa gentillesse communicative. De l’autre, Ivan Massonnat, chantre du private equity mais surtout et avant tout passionné de vin à en faire pâlir plus d’un œnophile. Un homme franc, ouvert, sensible à l’expérience d’aînés comme Jo dont il n’aurait certainement jamais imaginé reprendre le domaine. La rencontre a eu lieu il y a seulement un an Salon des vins de Loire. Et avec elle, un coup de foudre réciproque. Après un an de recherche dans la région pour investir sur des terroirs de grande qualité, l’affaire est devenue subitement évidente. A tel point que dès le lendemain matin, alors que la neige abattait sur la France sa blanche froideur, Ivan décide de se rendre sur les terres de celui qui allait devenir bien plus qu’un passeur, un compagnon de route. « J’ai ressenti quelque chose de phénoménal au pied du Coteau des Treilles », l’émotion d’Ivan est palpable lorsqu’il évoque son premier contact avec ce petit bout d’Anjou admirable, terre du chenin blanc. Jo produit ici et sur le reste de son domaine de fantastiques vins blancs liquoreux et de très grands vins blancs secs. Un constat qui va d’ailleurs décider de l’orientation donnée au projet qui inclut, outre les 9 hectares de vignes de Jo, 6 hectares de vignes situées à proximité ainsi que 10 hectares sur les Coteaux-du-Layon (soit près de 25% de l’appellation).
Aller encore plus loin dans la démarche initiée par Jo
Réussir à faire sortir Jo Pithon de sa retraite est un fait d’armes non négligeable. Mais l’homme semble revenu avec une gourmandise sincère à ses terres, comme libéré du poids que représente la gestion quotidienne d’un domaine. Depuis plus de 6 mois, et alors que la reprise vient juste d’être présentée à la SAFER et que l’affaire n’est même pas encore passée devant notaire, Jo est présent aux côtés d’Ivan, le conseille, phosphore avec lui aux multiples possibilités qui s’offrent désormais à eux. Car le champ des possibles semble immense. Bien décidé à aller encore plus loin dans la démarche initiée il y a près de 20 ans par Jo, Ivan est bien décidé à investir massivement, non pas « pour faire du clinquant mais bien pour améliorer sensiblement le matériel végétal ainsi que les installations techniques ». Les deux hommes qu’on dirait amis depuis des années imaginent déjà ce que sera ce nouveau domaine de 25 hectares, encore sans nom. Un fer de lance des grands liquoreux ligériens, certes, mais aussi un révélateur de tout le potentiel des grands terroirs, notamment de Quarts de Chaume, à produire des vins blancs secs. Gageons qu’avec une telle foi dans l’avenir et le renouveau de ces pépites encore trop méconnues, le projet semble promis à un avenir radieux. La confirmation viendra dès 2020, date attendue de sortie de la première cuvée référence du domaine, étalon de tout le reste de la gamme qui fera la part belle aux cuvées parcellaires.
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