Samedi 23 Novembre 2024
(photo © Patrick Bertrand)
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Date
03.07.2018
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Rencontre avec Michel Rolland, créateur et directeur de ce festival musical qui met à l’honneur le blues et les musiques afro-américaines, dès aujourd’hui et jusqu’à ce samedi 7 juillet à Cognac et alentours. A ne pas rater !
Prêts, feu… En cette année 2018, le festival « Cognac Blues Passions » célèbre son quart de siècle.
Imaginé par Michel Rolland, ancien judoka amoureux de musique, le « Blues Passions » n’a pas pris une ride, et se bonifie même avec le temps, à la façon d’un bon cognac ou d’un bon vin. Durant cinq jours, pas moins d’une centaine de concerts feront vibrer Cognac sur une dizaine de scènes (dans le Jardin Public, lieu principal du festival, au château de Cognac, dans la maison Martell, sur l’Ile Madame à Jarnac…). Et quels concerts ! Pour célébrer les 25 ans de l’événement, Michel Rolland et ses équipes ont mis le paquet : Santana, Selah Sue, James Blunt, Asaf Avidan… entre autres. Plus de détails avec le fondateur du festival.
Michel Rolland, expliquez-nous : comment crée-t-on un festival qui s’installe en un quart de siècle comme un tel incontournable ?
Avec de l’énergie, de la passion et beaucoup d’amour ! Ces ingrédients sont nécessaires, car même si on travaille avec plaisir et dans la notion d’imagination et de culture, c’est un énorme projet qui demande un investissement d’équipe parfois complexe et lourd à porter.
En 25 ans, vous avez fait venir les plus grandes légendes de la musique blues et afro-américaine à Cognac. Comment avez-vous réussi ce tour de force ? Disposiez-vous déjà d’un solide réseau dans la musique ?
Ma première vie, c’était le sport, j’étais athlète de haut-niveau en judo, professeur, et entraîneur. Mais depuis l’adolescence, je suis passionné par la musique et les arts en général. Ce n’est pas du tout le réseau qui a joué, car je n’en avais aucun au départ dans le secteur de la musique. Je me suis fait tout seul. Comment j’ai réussi à faire venir ces artistes ? Je ne sais pas, c’est un petit mystère. Mais je pense peut-être par ma force de persuasion et ma ténacité. Je ne lâche jamais rien ! Et puis ça a aussi fonctionné parce que dès le départ on a mis les bons ingrédients pour que ça se passe bien, que ce soit une réussite. Le sérieux et l’implication ont fait la différence. Dès la deuxième année, inviter un B.B. King, ça n’est pas rien ! A vrai dire je ne m’étais pas posé cette question avant que vous me la posiez ! Je ne me demande pas si je sais ou si je peux faire, je fais. Ca paraît à moitié fou, mais ça a marché comme ça et ça continue.
Pour ces 25 ans, qu’avez-vous prévu de spécial ?
Il y a plein d’idées nouvelles pour fêter ces 25 ans en toute beauté ! La première, née de l’aboutissement de sept mois de travail, c’est la transformation du lieu principal du festival, le Jardin Public, à Cognac. A part la scène principale, les deux autres scènes ne sont plus au même endroit, les stands (restauration, boutiques, partenaires) non plus, la déco a été renouvelée. Même ceux qui sont déjà venus vont pousser la porte du jardin public et être étonnés, et, je l’espère, émerveillés. On a aussi créé des projets uniques pour ces 25 ans, sous trois formes. D’abord, ce mardi à 22h45 « Crossroads by Cognac Passions », un projet créé par nous pour vous, qui ne se jouera qu’une fois ici.
On a aussi une commande avec Ina Forsman en hommage à Donny Hathaway, qui ne se fera qu’ici (vendredi, 21h15). Et un joli projet présenté pour la première fois en France : Muddy Gurdy (samedi, gratuit). Ces projets atypiques nous ressemblent. On aime bien faire découvrir des choses tous les ans qui sont de notre propre ressort.
Outre ces projets spécialement imaginés pour les 25 ans, la programmation, déjà de haut-vol les autres années, est encore plus éblouissante cette année. Racontez-nous…
Santana, James Blunt, Alice Merton, Selah Sue, Asaf Avidan, Parov Stelar… Il n’y a pas une soirée où on ne présente pas une star internationale, voire plusieurs dans la même soirée. On a mis beaucoup d’attention sur la grille artistique, elle est éclectique, ouverte, grand public, tout en faisant malgré tout la part belle à notre ADN, c’est-à-dire les musiques afro-américaines.
Tous les ans, on retrouve cet assemblage de stars internationales et d’artistes plus confidentiels, mais aussi un mélange de genres musicaux, du blues pur et dur aux styles aux frontières du blues. Pourquoi ?
Au départ, en 1994 et sur les dix premières années, c’était très ciblé blues, soul et gospel. Mais depuis dix ans, l’ouverture, avec l’idée de regarder devant soi, était une nécessité. En jetant un œil en arrière, on a accueilli quasiment tous les plus grands à Cognac, à quelques exceptions près. Ray Charles, Joe Cocker, B.B. King, Buddy Guy…. Aujourd’hui, tous ces gens qui ont donné ses lettres de noblesse au Blues et au festival, sont tous disparus. Donc pour perdurer et garder notre ADN, il fallait avoir le regard tourné vers l’avenir. C’est pour ça qu’aujourd’hui la programmation est toujours bien ancrée dans l’état d’esprit du départ, mais avec une ouverture très importante et nécessaire.
Cette ouverture, c’est aussi une façon de faire découvrir de belles pépites que les amateurs ne connaissent pas encore ?
On a toujours fait ça. L’idée que les têtes d’affiche puissent permettre au grand public de découvrir les potentielles stars de demain a toujours été là. Les stars d’aujourd’hui étaient des petits artistes au départ. Les musiciens sont très reconnaissants pour ça. Par exemple, le « prix Cognac Passions », octroyé depuis 2005 en partenariat avec le Bureau National Interprofessionnel du Cognac a été remporté en 2017 par Aymeric Maini, qui est très talentueux, et va faire la première partie de Santana. Jouer devant 8 000 personnes, ça ne lui est jamais arrivé et ne lui arrivera peut-être jamais après. Ce mélange harmonieux de pépites, d’artistes en devenir, d’artistes internationaux… c’est ce qui fait que la grille est intéressante et accessible à tous.
Le festival se déroule sur un terroir où l’aspect viticole est primordial. Les artistes sont-ils tous amateurs de cognac et/ou vin ?
Il n’y en a pas beaucoup qui ne boivent pas ! (rires) A 90% ce sont des bons vivants qui aiment le bon vin, et ont entendu parler du cognac quand ils viennent ici. Ils goûtent, et le font avec gourmandise !
A propos de gourmandise, justement, « Cognac Blues Passions » est l’occasion d’écouter de la musique, bien sûr, mais aussi de faire frétiller ses papilles avec de belles dégustations. Que pourront déguster les spectateurs ?
Ils pourront bien sûr se désaltérer avec l’élixir local, le cognac, sous toutes ses formes, en cocktail, pur… La restauration est très variée et très réfléchie en lien avec le lieu, et le fait qu’on soit en été. On peut s’asseoir à une table, pique-niquer… Au-delà de ça, entre un sandwich, une belle assiette et un verre, on pourra se détendre en faisant des siestes musicales, du yoga, du qi gong, se faire dénouer les muscles par des séances d’ostéopathie… Et tout ça gratuitement.
Pour finir cette interview, si vous aviez un souhait à formuler pour cette édition, ce serait…
Que tout le monde soit au rendez-vous pour ces 25 ans et que ce soit une grand fête de partage et de fraternité ! Grâce à la musique, on décloisonne, on sort tous nos masques, on se libère et on peut échanger. La musique, comme la culture, nous construisent, mais si elles ne sont pas partagées, elles n’ont aucun intérêt !
Infos et réservations sur www.bluespassions.com
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