Lundi 25 Novembre 2024
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15.12.2018
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Le second cru classé de Sauternes, présent tout le week-end à Bordeaux Tasting, se refait une beauté et s’apprête à franchir un nouveau cap œnotouristique. Zoom sur les projets en cours et en vue.
Ça ne vous aura pas échappé : depuis l’an dernier, ça bouge (et pas qu’un peu !) à Sauternes. La Chapelle du château Guiraud, l’hôtel-restaurant Lalique du château Lafaurie Peyraguey, entre autres…, les projets d’envergure se succèdent sur le terroir du sud Gironde. Prochain à sauter le pas, le château d’Arche. Déjà largement engagé dans le chemin de l’œnotourisme avec une offre étoffée de visites, et depuis 2002 avec un hôtel de neuf chambres, la propriété passe à la vitesse supérieure. La construction de nouveaux bâtiments d’exploitation et réceptifs est en cours, et celle d’un hôtel de luxe-restaurant annoncée, avec un début prévisionnel des travaux fin 2019.
« On sent le grand potentiel œnotouristique de la propriété et plus largement de la région. On a des demandes récurrentes d’hébergement et l’envie de toucher une nouvelle clientèle. Or, avec notre structure actuelle, on plafonnait, constate Jérôme Cosson, le directeur du château d’Arche. Il y a deux ans, la décision a donc été prise de créer cet hôtel. » Si les contours précis de ce projet ne sont pas encore définitivement arrêtés pour l’heure, il est dores-et-déjà acté qu’il s’agira d’un hôtel de luxe 5*, qui devrait comprendre une cinquantaine de chambres, mais aussi un restaurant, un spa, et des espaces réceptifs. Il prendra place dans les anciens bâtiments de vinification remodelés, ainsi que dans une nouvelle aile construite à dessein, et s’annonce « budgétairement très important ».
A un horizon plus proche, la rénovation de l’outil technique, cuvier et chai, est elle largement enclenchée. Un bâtiment de 2500 m² est en train de sortir de terre face au château, de l’autre côté de la route, sur des parcelles jouxtant château Guiraud. Ce chantier au budget de 4 millions d’euros, orchestré par l’architecte Benoît Sacaze avec « l’intervention d’un maximum d’artisans locaux », devrait être achevé avant le printemps 2019. Avec ses 33 cuves en inox, le cuvier « plus performant, permettra d’optimiser les vinifications et de limiter l’impact environnemental, ce qui est primordial à nos yeux » assure Jérôme Cosson. Le nouveau chai offrira quant à lui une capacité de 370 barriques. Une salle de réception-séminaire de 200m² et une grande boutique sont également prévues. « Au-delà de l’amélioration qualitative, ces nouvelles installations vont aussi nous permettre de développer l’œnotourisme, la réception, de faire découvrir nos produits, d’augmenter la notoriété de nos vins… » se réjouit Jérôme Cosson. En plus des visites déjà proposées (visite en autonomie avec QR code, dégustation à la barrique, accords mets et vins, dégustation verticale…), le cru classé devrait « dès la nouvelle campagne, axer les visites sur le terroir pour montrer ce qui fait la singularité du vignoble, et mettre en avant les engagements par rapport à l’environnement, qui se manifestent par une qualité organoleptique accrue des vins. »
Eco-responsabilité
Partie visible de l’iceberg, cette rénovation des bâtiments est un complément du travail engagé de longue date au vignoble, qui compte aujourd’hui 50 ha en production, à 80% sémillon et 20% sauvignon. Un soin tout particulier est amené à la protection de l’environnement. »Nous faisions déjà partie du groupe pilote du Système de Management Environnemental SME, il y a huit ans », rappelle Jérôme Cosson (pour mémoire, le SME est un outil à disposition des entreprises et institutions, qui a pour objectif d’améliorer la gestion et les performances environnementales). Depuis plusieurs années, les produits les plus toxiques pour l’environnement et pour l’humain sont bannis de la propriété. « Quand on fait nos choix, on privilégie des produits de biocontrôle, et on s’interdit catégoriquement de regarder certains produits » détaille le directeur. Depuis une période plus récente, la décision a également été prise de travailler les sols des jeunes vignes avec des chevaux, « afin de moins tasser les sols et d’intervenir plus rapidement sur les parcelles. » D’autres expérimentations sont aussi en cours, à l’instar de « l’introduction de nématodes sur certaines parcelles pour parasiter le ver de grappe, ou depuis l’an dernier, des essais d’enherbement sur la totalité des parcelles sous le rang et l’intervignes. »
A Bordeaux Tasting
Tout ce week-end, le domaine fait découvrir son grand vin « château d’Arche », assemblage à 90% de sémillon et 10% de sauvignon, sur les millésimes 1997 (34,20 €) et 2013 (32,40€), ainsi que son second vin « Perle d’Arche » 2015 (14,40€). Avec ce choix de millésimes, la propriété ambitionne de faire toucher du palais aux visiteurs le style de ses vins, qui se veut « subtil, précis, fin, élégant, avec une certaine tension, loin de vins massifs et corpulents », et l’évolution au fil des âges. « On a choisi de faire découvrir un millésime jeune du second vin, ouvert, friand, facile à boire, floral », et des « millésimes plus matures, prêts à boire, sur le premier vins, avec l’apparition de bouquets d’élevage, une belle complexité. »
Pour rencontrer les ambassadeurs du château d’Arche et déguster ses vins, rendez-vous tout le week-end sur le stand C8, dans le Palais de la Bourse.
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