Bien Boire en Beaujolais, 8ème édition : l’heure du bilan

Louis-Benoît Desvignes, vigneron au domaine familial à Morgon avec sa sœur Claude-Emmanuelle et président de Bien Boire en Beaujolais (BBB), livre ses impressions sur cette édition 2019, sur la philosophie de cet événement, et de ses liens avec le futur du vignoble.

A la fin de cette nouvelle édition de BBB, quel est votre bilan ?
Cette année était ma septième présidence, et il est évident que la fréquentation et la notoriété de l’événement n’ont fait que progresser tout au long de ces dernières années.
Nous en sommes d’autant plus heureux que nous avons réussi à la fois à conserver ce qui fait l’ADN de notre vignoble, c’est-à-dire la convivialité, et atteindre un objectif de business en augmentant les clients et marchés potentiels. Des acheteurs du monde entier étaient présents, des gens de tous horizons. Et surtout, BBB reste un salon de vignerons, organisés par eux. Du coup, il leur ressemble : il y a autant de version du gamay que de vignerons, chacun mérite d’avoir sa place, ce sont vraiment des vins de terroir. On voit les gens quitter le salon avec le sourire, et ça c’est une belle récompense.

Quelle est pour vous la spécificité de BBB, et plus largement du Beaujolais ?
Le gamay est un cépage qui appelle la générosité. Il peut être capricieux, difficile parfois à gérer si on veut en extraire le meilleur. Il ne supporte pas les défauts. Cela implique une générosité de la part du vigneron, en termes d’investissement personnel, et cela se diffuse dans leur manière d’être. Et la multiplicité des terroirs empêche que les vins du Beaujolais soient standardisés, il existe et existera toujours de nombreuses versions du gamay, toutes avec leur propre personnalité.
Et puis aujourd’hui, les consommateurs demandent des vins digestes, équilibrés, fins, capables de faire beaucoup d’accords mets et vins : en fait, c’est la définition même du gamay !

En quoi BBB incarne le futur potentiel du vignoble ?
BBB regroupe plus de deux cents vignerons qui se sont fédérés pour défendre leur diversité. La force de la cohésion est indispensable pour faire avancer un vignoble dans le bon sens. Nous sommes fiers d’avoir pu permettre à chacun de nous d’utiliser les pierres qui jalonnaient notre chemin pour en faire des ponts, et non des murs.
Le Beaujolais est pour moi le plus beau vignoble qui soit, ses reliefs et ses couleurs sont empreints de poésie. Les terroirs sont extraordinaires. Cette diversité est une richesse. Nous avons tant d’atouts, il suffit d’y croire et de continuer sur notre lancée, pour que le Beaujolais bénéficie de toute l’attractivité dont il peut naturellement faire preuve.