Vendredi 22 Novembre 2024
(Photo JM Brouard)
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Date
30.05.2019
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En quelques années seulement, le système Coravin s’est imposé chez les professionnels et les particuliers qui bien souvent ne jurent que par lui. Retour sur l’incroyable aventure de Greg Lambrecht, son inventeur.
Greg Lambrecht a la décontraction des businessmen américains, forcément accompagnée d’un large sourire qui vous fait vous sentir important. Dès les premiers instants, on sent que l’homme est un excellent communicant. Lors de son dernier passage à Paris, nous avons eu l’occasion de l’interviewer. Et c’est en toute franchise que Greg s’est livré, revenant sur son parcours, sur l’incroyable naissance du Coravin ainsi que son actualité du moment.
Comment est née l’idée de créer le Coravin ?
J’ai grandi en Californie et ai pu boire ma première gorgée de vin dans la région alors que je n’avais que 16 ans. Il faut dire qu’à l’époque j’en paraissais 21 ! Et ce fut un vrai choc. J’ai eu envie ensuite de découvrir toute la variété du monde du vin. C’est en allant au MIT à Boston juste après qu’un professeur m’a conseillé de goûter les vins de Bourgogne. De là est née mon insatiable soif de découverte pour les vins du monde entier. Malheureusement, ma femme et moi n’aimons pas les mêmes vins. Elle préfère les vins du Piémont et moi ceux de Bourgogne et du Rhône. J’ai donc réfléchi à un objet qui me permettrait de boire les vins que je voulais au moment où je le voulais, sans avoir à boire la bouteille. Rien de pire que de boire nécessairement ce qui est déjà ouvert. Je me suis alors inspiré de certaines de mes inventions dans le milieu médical pour créer le premier prototype. J’ai réutilisé les aiguilles qui équipaient des dispositifs médicaux permettant de traiter les enfants atteints de leucémie. A la naissance de mon second fils en 1999, j’ai ainsi fabriqué mon tout premier Coravin.
Du prototype à votre présence dans le monde entier, que de chemin parcouru…
Oui ! Il n’y a eu pas moins de 15 prototypes pour trouver la bonne aiguille, le bon gaz. Et j’ai commencé par en fabriquer pour mes amis qui trouvaient l’idée super. Et si je savais qu’il existait un business model viable, encore fallait-il démontrer l’utilité et la fiabilité du Coravin. J’ai donc, avant de le commercialiser, entrepris de très nombreux tests avec des vins californiens et bordelais, en les regoûtant notamment régulièrement dans le temps en les ayant « coravinés ». Les résultats étant concluants, j’ai alors lancé la société Coravin en 2011. La commercialisation du produit s’est faite en 2013 aux Etats-Unis, l’année suivante à Londres et à Paris puis en 2015 dans la zone Asie-Pacifique. Je suis ensuite allé à la rencontre de grands professionnels du monde du vin (Robert Parker, Jancis Robinson, etc.) et les ai soumis à la dégustation à l’aveugle de vins coravinés ou pas. J’ai reproduit l’expériences avec de très nombreux domaines prestigieux dans le monde entier. Et chaque fois, le même résultat : l’impossibilité d’identifier un vin ayant été goûté avec Coravin d’un vin jamais ouvert. L’aiguille perce le bouchon et permet de verser du vin. In fine, l’air dans la bouteille est remplacé par de l’argon garantissant sa longévité.
Comment se constitue la gamme Coravin et quelles sont les évolutions récentes ?
Le « model 1 » est le moins cher. Simple, robuste, sans choix de couleur, il permet d’accéder à la technologie Coravin pour un budget raisonnable. L’une des évolutions importantes a été le « model 2 » et sa déclinaison et une large gamme de couleurs. Les matériaux utilisés sont plus nobles, ce Coravin est un objet autant design que pratique. Mais depuis fin 2018, la grande nouveauté est notre « model 11 » qui ouvre véritablement une nouvelle ère. Plus besoin d’aucune manipulation compliquée. Ce Coravin est totalement automatique et s’avère simplissime à utiliser. Il est en outre connecté et donc paramétrable. Sa précision est inégalée et les doses de gaz utilisées sont parfaitement optimisées notamment grâce à l’application que nous venons de lancer en partenariat avec Delectable. Il est en outre possible de prendre le vin dégusté en photo. Celui-ci sera alors automatiquement renseigné dans un livre de cave virtuel et un algorithme permettra d’en définir le profil (puissant, fruité, etc.). Ainsi, nos clients pourront connaître le type de vin qu’ils boivent tout en se voyant proposer des accords pour leurs vins. Mais pas seulement avec des mets, mais aussi de la musique, des films ou bien encore avec quels amis le vin pourrait bien aller ! Une toute nouvelle manière de consommer, à l’image de la révolution initiée par Coravin.
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