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Jazz in Moulin-à-Vent : une 5ème édition sous le signe de la douceur

Auteur

Pauline
Gonnet

Date

28.05.2019

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L’événement Jazz in Moulin-à-Vent réunit de plus en plus d’amateurs depuis cinq ans, qu’il s’agisse d’amateurs de jazz et/ou des vins de l’appellation. Un succès confirmé ce samedi 25 mai à l’occasion de la cinquième édition.

Cette année, la chanteuse ALA.NI a clôturé une belle journée de dégustation, enveloppant l’air de douceur et de charme, distillant ses chansons comme autant de moments de poésie, dans l’atmosphère feutrée du parc du Château du Moulin-à-Vent.

L’occasion de déguster plusieurs vignerons de l’appellation

Treize domaines et vignerons de l’association « Moulin-à-Vent Grand Cru » étaient présents lors de cette journée, dont de nombreux désormais célèbres : le Château Bonnet, le Château des Jacques, le Château du Moulin-à-Vent, le domaine Richard Rottiers, le domaine Merlin, le domaine du Granit, le domaine du Moulin d’Eole, la maison Le Nid, Thibault Liger-Belair, le Château des Gimarets, le domaine Louis Boillot, le domaine Paul Janin & Fils et enfin le domaine de Rochegrès.

Certains d’entre eux figurent déjà régulièrement dans nos colonnes, et notre goût pour leurs vins ne se dément pas. Lumière cette année sur le domaine Merlin, qui produit un Moulin-à-Vent 2015 (14.10€) qui raconte les caractéristiques de son millésime : concentré, dotés de fruits noirs portés par des tanins puissants et menés par une jolie tension. On lui préfèrera, pour une consommation immédiate, le Moulin-à-Vent « La Rochelle » en 2016 (21,40€), où l’alliance de la tension, de la fraîcheur et du fruit offre un vin sur la finesse et l’équilibre. Même chose en 2014, où le bois est encore mieux intégré et les tanins fins et élégants.

Le Château des Jacques est l’un des rares à offrir un 2015 sur la finesse plus que sur la puissance : avis aux amateurs qui ne souhaitent pas attendre pour déguster ce millésime (16,80€).

Thibault Liger-Belair traduit bien sa partition de terroirs, notamment avec le « Champ de Cour » 2016 (22€), qui produit naturellement des vins plus amples et puissants que ceux issus de sols davantage granitiques, mais dont les beaux arômes de fruits rouges s’épanouiront au fur et à mesure que les tanins s’assagiront, encore un peu fougueux. De belles cuvées à attendre.

Philippe Guerin du domaine du Moulin d’Eole produit des vins d’une étonnante concentration, qui n’ont pas vu l’ombre d’un fût. Son « Thorins » 2015 (12€) est long, les tanins sont chaleureux, et exprime une explosion de fruits quand le 2016 (11€) se révèle croquant et patiné.

On termine le tour de piste avec le domaine Louis Boillot & Fils, bourguignon amoureux du Beaujolais (et cousin de Jean-Marc). Ayant passé son enfance dans la région, et en appréciant la beauté, plus douce, variée et romantique que celle de la Bourgogne, il s’était toujours juré de travailler un jour le gamay (en plus de son domaine bourguignon, où il produit du Gevrey, Volnay et du Pommard).
Il achète des vignes à Moulin en 2014, et révèle lui aussi ses terroirs via une vinification bourguignonne, sans carbonique sur aucune de ses cuvée.

Le gamay se présente plus sage, tout en finesse et en élégance, d’une grande sapidité, en variant selon son origine : les « Rouchaux » 2016 (14€), enclave granitique, séduit par sa suavité et sa délicatesse, quand les « Brusselions » 2016 (15€) sont plus amples avec des tanins un peu plus rustiques. « Plantier de Favre » 2016 (17€) joue quant à lui l’équilibre entre ces deux terroirs.

Délices des sens

La pluie s’est invitée un moment entre la dégustation et le concert, comme pour dissiper quelques vapeurs de l’après-midi, écoulée au son des « Jazz Dreamers », et préparer à l’écoute.
Les accords de jazz manouche de Swing Nomade, trio de musiciens mâconnais reprenant les standards du jazz et du swing manouche, ont nourris les oreilles assoiffées de musique, qui furent ensuite émerveillées par les mélodies envoûtantes, la voix enchanteresse et la grâce de la chanteuse ALA.NI.
Le temps fut comme suspendu lors de cette soirée, et tout le monde s’en vint comme dans un songe d’une nuit d’été, les papilles pleines de souvenirs, et le cœur rempli de poésie.