Jeudi 21 Novembre 2024
(photo Stéphane Charbeau)
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Date
11.06.2019
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La famille Grosperrin poursuit sa quête d’eaux-de-vie charentaises rares à l’adresse des amateurs et des collectionneurs de cognacs dans le monde entier. Cette politique qui met en lumière le métier de vigneron et de distillateur ne s’arrête pas au produit, c’est toute une démarche destinée à porter l’artisanat. Explication.
Guilhem Grosperrin croit encore à la notion de crus et de millésimes au pays du cognac. Avec son nez et ses cheveux poivre et sel, il arpente la campagne charentaise et trouve des lots exceptionnels qui finiront en bouteilles. Une Grande Champagne de 1944, une Petite Champagne de 1961, une Borderies de l’année précédente, des Fins Bois de 1972, un Bons Bois de 1975, l’immersion dans les chais de Grosperrin sur les quais de Saintes est à la fois un bouquet d’arômes et une plongée dans l’Histoire d’un territoire, plus encore des terroirs.
Quand on lève la tête, on aperçoit une magnifique cloche du fondeur savoyard Paccard. Toutes les heures, elle sonne en fa. Ce choix vient d’une rencontre avec un magnétiseur car Guilhem Grosperrin croit en l’influence des ultra-sons. « Il y a des études sérieuses sur le sujet et je suis convaincu », explique Guilhem. Qui ne tente rien n’a rien et cet objet est déjà une œuvre d’artisan remarquable tout comme les centaines de dames jeannes qui meublent le chai. Lorsque Guilhem ne souhaite plus que ses eaux-de-vie vieillissent, il les sort des fûts pour les mettre dans des bonbonnes en verre car les spiritueux n’évoluent plus lorsqu’ils sont dans ce contenant. Et ces nombreuses dames jeannes sont tressées d’osier à l’ancienne par Jacob Ziegler, un artisan de la communauté des gens du voyage sédentarisé dans les environs de Saintes. « C’est un savoir-faire unique, à part quelques bobos qui en font mais qui les vendent très chers sous prétexte que c’est de l’art, Jacob Ziegler est le dernier à faire ça, le résultat est magnifique et en le faisant travailler, je maintiens cet artisanat », souligne Guilhem. Jacob Ziegler cultive l’osier dans son jardin, il le pèle puis fait sécher les lattes durant six mois. « Sinon, le bois est trop mou et ensuite il me faut trois bonnes heures pour faire le tissage à la main bien sûr », explique Jacob qui est venu livrer les bonbonnes avec quelques tranches de son jambon de pays maison en supplément.
Il est arrivé que Guilhem Grosperrin vende directement une dame jeanne à un collectionneur mais elles sont le plus souvent un contenant esthétique avant l’embouteillage. Scellées par un huissier, elles contiennent des trésors. Chez les Grosperrin, l’artisanat est aussi représenté par Axelle, la sœur de Guilhem, qui non seulement peint certaines étiquettes et tient aussi une boutique avec une carte de vins et de spiritueux à faire rougir les meilleurs cavistes parisiens. Côté nouveauté dans la gamme de cognacs Grosperrin, un n°68 (350 €) de Fins Bois qui provient des environ de Vars, d’une richesse et d’une complexité folles. « Un cognac psychédélique », résume Guilhem.
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