Samedi 23 Novembre 2024
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13.04.2020
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Alors que les e-boutiques de producteurs fleurissent sur la toile avec le confinement pour pallier l’hémorragie des ventes aux caveaux, à l’export ou dans le circuit traditionnel, les sites de ventes en ligne semblent tirer leur épingle du jeu et multiplient les formules.
Les sites de ventes de vin existant s’estiment plutôt chanceux dans le contexte actuel comme chez Twil qui expédie en direct à partir de 2500 producteurs. « Nous sommes à 100% de croissance comparé à l’an dernier, reconnait le co-fondateur Erwann de Barry. La majorité de nos partenaires, même ceux qui ont dû fermer leurs caveaux, habitent sur place et peuvent envoyer quelques bouteilles dans un carton. De plus, les transporteurs sont tous en activité, même si certains rencontrent des difficultés locales faute de trouver des chauffeurs disponibles. Mais nous sommes tous sur le pont pour dénicher au plus vite un autre transporteur. C’est en fait une gestion de crise mais avec un service à peu près normal ! »
Pour Twil, les vins plébiscités restent les vins rouges de la Vallée du Rhône et du Bordelais, en moyenne entre 8 et 15 €. Les rosés sont montés en puissance dès le premier week-end de beau temps, comme chaque année. Les effervescents, en revanche, sont plus à la peine à -10%. « Les gros paniers moyens ont augmenté, les plus petits aussi pour les premiers acheteurs, la crise ayant élargi notre clientèle à des non-habitués d’achats vins. Nous avons d’habitude des clients, d’un côté, urbains, principalement basés en Ile de France, à Toulouse, Bordeaux… et de l’autre, des acheteurs fidèles en zones excentrées ; en ce moment, c’est plus diversifié, en grande partie avec ceux qui sont partis des villes pour faire du télétravail à la campagne ». Erwann du Barry estime l’achat moyen à 6-8 bouteilles pour un montant de 40-50 € « avec une volonté affichée des clients de consommer plus local et d’aider les circuits courts ». Twil propose une livraison gratuite à domicile à partir de 6 bouteilles en remplacement des points relais qui ont fermé dès le début du confinement. « C’est un surcoût pour nous mais il fallait trouver une solution ».
Le panachage fait la curiosité
Millésima a également enregistré une hausse des commandes de 30% mais à montants plus faibles, descendus d’environ 1000 € à 600 €, commente le président Fabrice Bernard. Nous enregistrons également une demande croissante de rosés, beau temps oblige. Sinon, les achats chez nous restent à majorité en bordeaux rouges avec davantage de caisses panachées, y compris avec des grands crus, On sent que les consommateurs ont envie de se faire plaisir. Ils sont curieux et en profitent pour diversifier leurs habitudes sur d’autres appellations puisque nous offrons la possibilité de panacher les caisses ». En mars, les ventes s’affichaient plutôt en montagnes russes avec une forte hausse du chiffre d’affaires les 9 premiers jours du confinement avant un pallier de stabilisation puis une reprise des commandes et du chiffre d’affaires à partir du 24 mars, y compris sur les champagnes qui avaient d’abord fortement chuté. Ce qui a permis à l’entreprise de rester dans le positif à +5% sur le mois. Millésima vient également de mettre en place un drive avec commande sur le site des bouteilles à récupérer 2 h plus tard dans ses chais du quartier de la gare Saint-Jean à Bordeaux.
Chez Wine & Co, on enregistre beaucoup de nouveaux clients qui se font livrer chez eux, « plutôt par lot de 12 bouteilles par colissimo, ou par transporteur, malgré des délais un peu plus longs que d’habitude, de 48 h à 3-4 jours, note le DG Bernard Le Marois. L’activité est très fluctuante selon les jours avec davantage de blancs que d’habitude, de plus en plus de rosés et un prix moyen à la bouteille qui a reculé d’environ 20% ». Les expéditions à l’export sont totalement arrêtées, celles dans l’Hexagone ont d’abord reculé d’environ 20% « mais on constate un retour progressif vers la normale, avec une consommation classique de rouges et même de crus classés, à l’exception des champagnes en net recul ».
La Grande Cave de la famille Castéja, avec plus de 500 références en direct des propriétés, a fait évoluer son offre en proposant des commandes à l’unité et une livraison par transporteur offerte sans minimum d’achats (d’habitude à partir de 75 €), « tout en sachant que les délais de livraison annoncés peuvent être légèrement perturbés en raison des mesures restrictives actuelles » précise le site qui met également en ligne régulièrement des ventes flashs avec des réductions jusqu’à -30%. De quoi faire ses emplettes en toute sécurité pour éviter un « dry confinement ».
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