Vendredi 22 Novembre 2024
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01.07.2020
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Jean-Jacques Dubourdieu, codirigeant du Château Doisy Daëne, et David Bolzan, directeur général du Château Lafaurie-Peyraguey, prennent la présidence de l’appellation Sauternes Barsac à la suite de Xavier Planty. Une coprésidence innovante qui veut insuffler un esprit collaboratif pour faire rebondir l’appellation.
Qui a dit qu’en Sauternes et Barsac, on n’innovait pas ? C’est une première : l’appellation se dirige vers une coprésidence. En septembre prochain, Jean-Jacques Dubourdieu et David Bolzan devraient être officiellement les deux coprésidents de l’appellation. Mais en attendant de changer les statuts qui permettraient cette double gouvernance, Jean-Jacques Dubourdieu a été élu à la tête de l’ODG, l’organisme de défense et de gestion de l’appellation, lors de l’assemblée générale annuelle, à Bommes, ce mardi 30 juin. David Bolzan devient temporairement vice-président. Jean-Jacques Dubourdieu et David Bolzan succèdent à Xavier Planty, copropriétaire du Château Guiraud et président de l’appellation depuis 2011.
Fils de l’œnologue Denis Dubourdieu, Jean-Jacques Dubourdieu dirige avec son frère les propriétés familiales, dont le Château Doisy Daëne en appellation Barsac. David Bolzan est directeur général des Vignobles Silvio Denz, qui comptent en Sauternes le Château Lafaurie-Peyraguey, premier grand cru classé avec son restaurant Lalique, une étoile au guide Michelin. Un enfant du pays et un grand communicant, tous les deux des « hyperactifs », pour une coprésidence fédératrice. Leur credo : « un esprit de conciliation animé par l’action ».
Créer une stratégie collaborative
Du cru non classé au grand domaine réputé, les deux nouveaux élus comptent surtout rassembler et représenter toutes les voix de Sauternes et Barsac dans leur pluralité. Le conseil d’administration de l’ODG devrait aussi être élargi à la rentrée, pour y faire rentrer de nouvelles forces vives.
Parmi les premiers axes d’action qui s’annoncent, l’œnotourisme arrive en tête, avec un projet de pôle œnotouristique dans le village de Sauternes. « De nombreux projets individuels se lancent, mais nous ne pourrons nous en sortir que de manière collective », affirme Jean-Jacques Dubourdieu.
Autres grands rendez-vous de l’ODG : un indispensable travail marketing pour redéfinir les moments de consommation de ces vins moelleux, boudés par les consommateurs, et un ensemble d’actions sur l’environnement. « Nous voulons passer autant de temps sur les sujets de production que sur les sujets de commercialisation, complète David Bolzan. Mais finalement l’œnotourisme recouvre tous ces enjeux, en nous obligeant toujours à être meilleurs. » Un directeur ou une directrice de l’ODG est également à recruter, Catherine Bastiat Guibon ayant quitté son poste fin mars.
« Chez nous, il y a urgence »
« C’est une responsabilité collective que nous portons, reprend Jean-Jacques Dubourdieu. Je ne vous cache pas mon excitation mais aussi mon inquiétude. L’objectif premier, en toile de fond, est que les hommes et les femmes qui travaillent la vigne à Sauternes et Barsac puissent en vivre. Aujourd’hui, si vous enlevez les grands groupes et les investisseurs, c’est juste. Chez nous, il y a urgence. »
En 20 ans les surfaces de production ont baissé de 15%, jusqu’à 1934 hectares revendiqués en 2019. Et pour autant s’enthousiasment les nouveaux coprésidents, avec un nom mondialement connu, l’appellation Sauternes et Barsac a le plus gros potentiel de rebond du Bordelais. « Il faut remettre de l’espoir et de l’envie. Xavier Planty a fait beaucoup. Nous devons continuer. »
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