Dimanche 24 Novembre 2024
(photo : Baudouin)
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Date
03.11.2020
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À deux heures au sud-est de Paris, le vignoble de Chablis ressemble à une oasis viticole, nichée au sein de vastes cultures céréalières. C’est la Bourgogne du nord, plus discrète que sa voisine beaunoise. Et plus simple, avec quatre appellations seulement : Petit Chablis, Chablis, Chablis premier cru et Chablis grand cru. Le tout en chardonnay, seul cépage autorisé. Comme le résume bien Louis Poitout, membre de la fédération de défense de l’appellation, « le chardonnay, il y en a partout sur la planète, mais le caractère minéral qui ressort à Chablis, on ne le retrouve nulle part ailleurs ». Ce que confirment les six maisons et châteaux à avoir ouvert leur porte pour une Escapade publiée dans Terre de vins n°67, actuellement en kiosque.
Épisode 4 : Domaines Courtault et Michelet
La grandeur du Petit Chablis
C’est souvent l’entrée de gamme, considéré au mieux comme le vin d’apéritif. Il vient de vignes situées sur les plateaux, en périphérie des « vrais » chablis. Snobé par certains consommateurs, parfois par les vignerons eux-mêmes, Petit Chablis a un nom lourd à porter. Incompréhensible pour Stéphanie Michelet. Avec son mari, Vincent, la vigneronne cultive 16 hectares de cette appellation, sur 27 au total. « Chez nous, on le considère comme le chablis. On lui accorde le même temps, des vendanges à l’élevage. Sur le plan qualitatif, les clients s’y retrouvent. Nos petits chablis ne sont pas verts, au contraire il y a beaucoup de fruit. » Et de belles nuances d’un terroir à l’autre. Les vignes de Jean-Claude Courtault, le père de Stéphanie, produisent un petit chablis gourmand, charmeur, qu’on a envie d’ouvrir sans trop réfléchir quand des amis viennent à l’improviste. Dans le vignoble des Michelet, le raisin donne à l’inverse un vin pur, minéral, au fruité élégant, qu’on servira avec un beau poisson. Deux cuvées à 8,90 € chacune, une affaire. Les dégustateurs des concours le savent, eux qui décorent ces vins d’une médaille (au moins) chaque année. Stéphanie Michelet apprécie cette reconnaissance du travail familial. « On pratique une viticulture raisonnée, très proche du bio. Les sols sont labourés et enherbés, ce qui nous permet de maîtriser les rendements. En cave, on prend le temps, les élevages s’arrêtent rarement avant huit à dix mois. » Petit plus du domaine : des chablis disponibles en magnum (27 €), dans de nombreux millésimes.
DOMAINES COURTAULT ET MICHELET – 89800 LIGNORELLES
03 86 47 50 59 – Site internet
Épisode 1 : La Chablisienne
Épisode 2 : Domaine du château de Fleys
Épisode 3 : Château de Béru
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