Dimanche 22 Décembre 2024
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14.12.2020
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Pour habiller comme il se doit ses repas de fêtes, il n’est point obligé de vider entièrement sa bourse. Démonstration en quatre pépites recommandées par nos dégustateurs, extraites de notre grand dossier Vins de fêtes à retrouver dans Terre de vins n°68, disponible en kiosque.
Château Le Rey – Les Rocheuses 2018
Castillon-Côtes-de-Bordeaux (Rouge)
25 €
Propriété des vignobles K située sur de beaux terroirs de Castillon, château Le Rey produit deux cuvées parcellaires, Les Argileuses (issue de sols d’argiles) et Les Rocheuses, issue de sols de pur calcaire. Vous voulez une expression de terroir ? La voici. Nez fuselé, de l’éclat, de la race, une trame minérale et fumée. Un fruit saignant s’annonce, de la réglisse et des herbes aromatiques affleurent. Bouche tendue, précise, élancée, vibrante, un cœur de fruit superbement à point, juteux et gourmand, porté par une vivacité et un côté traçant qui traduit son origine calcaire. La finale, sur la minéralité et des amers nobles, est salivante et appelle le verre suivant.
Sur un beau magret de canard, saignant impérativement.
Château d’Azur – La Norma 2016
Bandol (Rouge)
22 €
Le domaine, avec vue sur la baie de La Ciotat, a été racheté récemment à la famille Charavel (qui l’avait créé il y a 20 ans) par l’investisseur Roger Jaar, déjà propriétaire du domaine Souviou, de l’autre côte de la route du Castellet. Il est en pleine restructuration, avec des parcelles en Côtes-de-Provence et en Bandol, mais il a toujours produit une part importante de rouges comme cette cuvée à 75 % mourvèdre, complétée de grenache, cinsault et syrah élevés 18 mois en barriques de plusieurs vins et demi-muids. Un bouquet d’épices, poivré et camphré, sur des notes d’eucalyptus et de bois de cade, frais et rond sur des tanins veloutés.
Avec un civet de lièvre.
Laurent Habrard – Grand Classique 2018 (AB & HVE)
Crozes-Hermitage (Rouge)
22 €
Chez les Habrard, on aime les défis ! À la suite d’une mère ardéchoise qui a appris à faire du vin pour reprendre le domaine avec son mari, Laurent est passé du vrac à la bouteille et a converti ses 15 hectares de vignes en bio il y a une douzaine d’années. Il s’est orienté vers la biodynamie dans ce vignoble écartelé entre des parcelles au sud et celles au nord de l’appellation à 70 % de pente, avec notamment des vignes en échalas. Mais Laurent, optimiste et humaniste, s’estime un « vigneron heureux » comme il le revendique sur ses étiquettes. Nous aussi lorsque l’on déguste cette syrah éclatante sur le fruit et les épices douces, juteuse et sanguine, avec une pincée de cacao en finale.
Avec un salmis de pigeon.
Domaine Hurst – GC Brand 2018
Alsace Riesling (Blanc sec)
28 €
Repris en 2016, le domaine dirigé par Samuel Tottoli n’a pas perdu de temps pour se hisser parmi les meilleurs. La conversion à la biodynamie et la rigueur du travail se sentent dans ce grand cru Brand, qui porte bien son nom, puisqu’il veut dire brûlé. Cette « terre de feu », constituée de granite à deux micas, récupère la chaleur du soleil pour en faire un vin aux reflets dorés, qui frappe par ses parfums à la fois confits et poudrés. Il y a une pointe de douceur en attaque, mais beaucoup de vin ensuite pour en faire un vin complet et équilibré : acidité, amertume discrète et retour du fruit en finale.
Échine de porc aux pruneaux.
Une sélection réalisée par Isabelle Bachelard, Mathieu Doumenge et Frédérique Hermine.
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