Jeudi 26 Décembre 2024
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25.02.2021
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Pour les amateurs de blancs de blancs, la sortie du nouveau millésime de Dom Ruinart est toujours un événement. Après 2007, le chef de caves Frédéric Panaïotis vient de nous présenter 2009, un champagne élégant qui s’exprime à travers un fruit mûr, charnu et croquant. Une belle réussite sur un millésime cueilli 50 ans après la première vendange de cette cuvée mythique.
Le cœur de la Maison Ruinart bat au rythme du chardonnay. Le cépage doré compose déjà 40% de l’assemblage de son BSA (la cuvée R). Et pour sa cuvée spéciale, la marque a été l’une des toutes premières, avec Taittinger, à préférer se tourner vers un blanc de blancs : le fameux Dom Ruinart. Frédéric Panaïotis, le chef de caves, nous a présenté le dernier opus : 2009. Comme la Champagne est plantée à 70% de cépages noirs, le public a tendance à lire les grands millésimes champenois à travers leur prisme alors qu’ils concordent rarement avec les grands millésimes de chardonnay. Ainsi, autant 2008 a donné des pinots noirs extraordinaires, autant sur les blancs, on peut émettre certaines réserves : « Nous avons choisi de ne pas faire de Dom Ruinart en 2008. Je trouvais que les chardonnays étaient très tendus et austères, je pense aussi qu’on les a cueillis un peu tôt. C’est une décision personnelle, cela ne collait pas avec le style de la Maison, plus charmeur. »
Frédéric Panaïotis reconnaît que le réchauffement climatique permet aussi d’être plus exigeant. « Il y a 30 ans, sur un millésime comme 2008, j’aurais peut-être élaboré un Dom Ruinart, parce qu’on ne savait pas quand viendrait le prochain millésime favorable, peut-être trois ans plus tard ou davantage encore. Aujourd’hui, si pour des raisons plus stylistiques que qualitatives, on décide de ne pas faire un millésime, on sait que l’année d’après, ou au maximum dans les deux ans, on aura une belle vendange qui permettra d’en élaborer un ».
Un assemblage atypique
Et 2009 est effectivement arrivé à point nommé : une grande année ! Le hasard ou la providence ont voulu qu’elle célèbre les 50 ans de la première vendange de cette cuvée lancée par Bertrand Mure, l’un des derniers descendants de la famille Ruinart, qui a présidé la Maison jusqu’en 1967. Le millésime est souvent mal décrit. On le qualifie par exemple de très solaire, alors que les températures estivales n’ont pas été plus élevées que la moyenne décennale. Les vendanges débutées le 12 septembre n’ont rien de précoces. En revanche l’été très sec a permis d’obtenir des raisins sains, épargnés par la pourriture. Les chardonnays avaient une belle maturité (un peu plus de 10%), sans être excessive et avec une acidité très satisfaisante.
L’originalité de cette nouvelle version, c’est aussi l’assemblage qui rompt un peu avec les proportions habituelles : « Normalement, Dom Ruinart se situe entre 50 et 75% de Côte des Blancs, et donc entre 50 et 25% de chardonnays de la Montagne de Reims, un terroir historique pour la marque. Cette fois-ci, on est à un peu moins de 18% pour la Montagne de Reims (Sillery) et 82% Cramant, Avize, Chouilly et Le Mesnil-sur-Oger. »
Dom Ruinart 2009 nous offre des fruits mûrs, charnus et croquants, des arômes subtils de pollen, de miel très frais, typiques du chardonnay. On est dans cette veine charmeuse, expressive avec « des accents bourguignons » qui se révèlent par la dimension toastée, les pointes de noisette et de pâte d’amande. Au palais, on retrouve ce toucher très délicat, soyeux, typique du style de la maison. Les amateurs de la marque ne seront pas déçus. La tonalité est différente de celle du Dom Ruinart 2007, un millésime à maturité plus basse, avec des notes de citron vert, de thé, mais elle n’est pas moins séduisante. Pour l’accompagner, pourquoi ne pas essayer un Turbot, le poisson fétiche de Bertrand Mure, agrémenté de zestes de citrons confits ou de quelques noix de Saint-Jacques sur une purée de chou-fleur ? Prix conseillé : 175€.
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