Jeudi 21 Novembre 2024
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17.05.2021
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L’immense champion cycliste Bernard Hinault vient de recevoir les honneurs de la Jurade de Saint-Émilion ce week-end. Cet amoureux du vin a accepté de répondre à nos questions.
Aujourd’hui, les sportifs suivent des protocoles très stricts qui bannissent l’alcool. Était-ce déjà le cas à votre époque ?
l ne faut pas tomber dans l’excès, jouer les ayatollahs comme certains peuvent le faire aujourd’hui. Boire du bon vin n’a jamais fait de mal à personne. C’est évidemment l’abus qui tue. Je buvais régulièrement du vin pendant mes courses et notamment sur le Tour de France. Mais attention, uniquement du bon, pas de la picrate ! C’est le meilleur des somnifères que je connais, notamment entre deux étapes. Et puis, nous traversions de magnifiques régions avec d’excellents crus, alors autant profiter des bonnes choses. Et toujours avec des amis car sinon cela n’a aucun sens. A l’époque, mes équipiers et moi partagions ce plaisir pour les bons crus. C’est aussi cela qui faisait qu’il régnait une excellente ambiance au sein de l’équipe.
Que vous évoque Saint-Émilion ?
C’est un merveilleux souvenir dans ma vie de cycliste. Lors de ma première participation au Tour en 1978, j’ai remporté le contre-la-montre entre Saint-Émilion et Sainte-Foy-la-Grande (NDLR : une victoire décisive avant sa victoire finale). Cela m’a marqué au tout début de ma carrière. Je suis passé plusieurs fois ensuite par Saint-Émilion mais sans jamais m’y arrêter vraiment. J’ai eu l’occasion ce week-end de visiter cette ville merveilleuse. Une très belle découverte qui s’est prolongée dans les chais. J’ai trouvé absolument admirable tout l’amour et la passion que ces femmes et ces hommes mettent dans leur métier. Leur passion fait toute la différence. Et tout comme des grands sportifs, ils sont en compétition chaque jour et doivent donner le meilleur d’eux-mêmes.
Avez-vous des régions de prédilection ? De grands souvenirs de dégustation ?
Je suis curieux et aime tous les vins quand ils sont bons ! Nous avons cette chance en France d’avoir un choix incroyable. Évidemment, le Bordelais et notamment Saint-Émilion sont des incontournables. Mais j’ai eu l’occasion de sillonner la France et de découvrir de magnifiques pépites dans de nombreux vignobles, en Bourgogne, dans les Côtes du Rhône ou bien encore en Provence. Lorsque l’on goûte un grand vin, on est à genoux devant ! On déguste alors tout le travail d’une équipe qui a œuvré de la vigne jusqu’à la bouteille. Et l’on a envie de les féliciter pour leur excellence. Cette magie, j’ai eu la chance de l’expérimenter assez jeune, lorsque j’avais 25 ans. Mon grand-oncle était le chanoine de l’évêque de Saint-Brieuc et il avait une cave fantastique. C’est grâce à lui que j’ai pu déguster des bouteilles anciennes sur des millésimes comme 1928, 1929… Des souvenirs impérissables.
Qu’est-ce que cela vous fait d’avoir été intronisé par la Jurade de Saint-Émilion ?
C’est un très grand honneur. D’autant que la Jurade m’a intronisé au grade la plus élevé, celui de Pair. Je sais bien qu’il y a de nombreux amateurs de cyclisme dans la confrérie mais tout de même ! Grâce à cette intronisation, j’ai pu mieux comprendre le processus d’élaboration et nous avons dégusté de très grands vins. Je me sens désormais comme un ambassadeur et pourrai mieux parler du vin à l’avenir. Et je vais pouvoir encore améliorer mes connaissances en dégustant les différentes bouteilles qui m’ont été offertes au cours du week-end !
Le Tour de France 2021 passera le 17 juillet prochain à Saint-Émilion dans le cadre de la 20ème étape.
https://www.letour.fr/fr/etape-20
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