Vendredi 22 Novembre 2024
(PHOTO OLIVIER SARAZIN)
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Date
24.06.2021
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Cette nouvelle société souhaite promouvoir auprès d’une clientèle très fortunée le meilleur des terroirs français ainsi que toute l’expérience entourant leur consommation.
L’amour porté à un pays n’est évidemment pas lié à la nationalité inscrite sur une carte d’identité. Cela est particulièrement vrai s’agissant d’Anamaria Spiceley. Cette anglo-colombienne qui a habité dans le monde entier, de Londres à New-York et bien sûr Paris déborde d’un enthousiasme sincère et touchant pour l’art de vivre à la française. De son propre aveu, « les Français oublient parfois toute la magie qu’ils ont autour d’eux et qui fait l’admiration du monde entier ». Pour Anamaria, la France n’a pas de rivale quand il s’agit du bien manger, de l’artisanat, de l’art de vivre. On ne va tout de même pas la contredire. De ce constat très simple, cette entrepreneuse a décidé de créer il y 18 mois French Corner, une vitrine pour des produits français de très haute qualité dans l’Empire du Milieu. Pourquoi la Chine ? « Tout simplement parce qu’il s’agit de l’un des marchés les plus dynamiques de la planète et que la clientèle que nous visons, à savoir les personnes ayant un revenu annuel supérieur à 400 000$ représentent pas moins de 7 millions de personnes. Et cette catégorie de population est très en demande de qualité, de traçabilité mais cherche aussi désormais à mieux comprendre tout ce qui fait cet art de recevoir si spécifique à l’Hexagone ». Mais le marché chinois n’est pas facilement accessible. Le digital y tient une place beaucoup plus centrale qu’en France avec un commerce via téléphone ultra développé pratiqué sur des réseaux sociaux différents de ceux que nous connaissons et surtout disponibles sur un internet technologiquement différent du nôtre. Le défi est donc grand mais Anamaria s’est entouré d’une équipe d’experts pour proposer une solution bicéphale, destinée tant aux exportateurs français qu’aux consommateurs chinois.
Une solution clé en main pour exporter, un service client haut de gamme
Le cœur de l’activité de French Corner repose évidemment sur la vente de produits très premium à cette clientèle fortunée. Pour les identifier, au-delà d’un ciblage digital très précis, l’entreprise fait appel à des personnalités déjà reconnues sur place, qu’il s’agisse de sommeliers prestigieux ou d’organisateurs d’événements. Une fois que les clients auront accès, via WeChat notamment à l’univers French Corner, ils se verront proposer régulièrement des ventes haut-de-gamme (vins et spiritueux de prestige, truffe, huitres, caviar mais aussi artisanat de luxe) respectant la saisonnalité des productions. Ces produits sont sélectionnés par un comité d’experts en France auquel participe par exemple Florent Martin, meilleur sommelier de France. Les clients ont en outre la possibilité de faire appel à un service de concierges trilingues (anglais, français, mandarin) pour les accompagner dans la découverte de ces produits ou pour répondre à des demandes spécifiques, comme dans un Palace. Des événements vont aussi être organisés pour faire partager tout l’univers autour des produits. Ainsi, des chefs étoilés vont être amenés à participer à des dîners pour happy few, parfois à 4 mains entre un chef chinois et un chef français. Des formations pourront aussi être prodigués à ceux qui souhaiteraient rentrer plus en détail dans l’art de la dégustation ou celui du dressage de table. Alors quel intérêt pour les producteurs français ? French Corner a imaginé une offre « clé en main » où la société gère tout l’export de A à Z, évitant ainsi les lourdeurs administratives et supprimant surtout les intermédiaires. « Il n’y a plus d’importateur ni de distributeur sur place. Nous nous chargerons de tout : homologation des produits, campagne de communication, logistique, traçabilité, paiement », assure Anamaria. Ce circuit-court version luxe va permettre de conserver des prix de marché acceptables pour les clients riches, certes, mais pas disposé à surpayer leurs achats ou expériences. L’avenir dira si ce modèle fonctionne et trouve un écho tant auprès des producteurs français, notamment dans le vignoble, que des Chinois fortunés.
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