Jeudi 26 Décembre 2024
Auteur
Date
13.09.2011
Partager
Après deux millésimes bénis des dieux sur le plan climatique (2009 et 2010), avec un été clément et une arrière-saison ensoleillée, le bébé 2011 marque chez le vigneron le retour du stress et des accouchements difficiles. Pluies et journées quasiment tropicales se succèdent, ce qui est loin d’être l’idéal quand il faut récolter le fruit d’un an de travail. D’autant que, derrière, les vinifications peuvent s’avérer compliquées.
Alors que les raisins blancs sont quasiment ramassés, l’heure est à la récolte des rouges. Dans le Sud-Ouest, l’activité bat son plein et les producteurs sont sur le pont. Il faut dire aussi que les risques de voir surgir la pourriture (botrytis) sur les parcelles sont grands. Ce qui précipite parfois le mouvement de sortie des machines à vendanger. Notamment pour le cépage merlot, plus précoce que le cabernet.
Au niveau des quantités présentes sur les ceps, les dernières estimations de récolte publiées par le ministère de l’Agriculture en ce début septembre font état de chiffres orientés à la hausse. Il faut dire que les pluies gonflent les baies, ce qui augmente d’autant leur volume. Même si une période de beau temps (ce qui est prévu cette semaine) peut amener un phénomène de reconcentration.
Les vignes hexagonales portent 48, 8 millions d’hectolitres (hl) de vin. C’est bien plus que l’année 2010 (millésime historiquement faible en volume). Mais, surtout, c’est + 4 % sur la moyenne quinquennale (récoltes 2006 à 2010). Quand on sait que bien des vignobles ont du mal à écouler leur production, ce n’est pas une bonne nouvelle. C’est par contre du pain bénit pour les producteurs ayant des marchés de commercialisation (à condition, bien sûr, de rester dans la limite légale des rendements autorisés).
Les Charentes font le plein
Dans les Charentes, où la vendange est aussi historiquement précoce, les volumes estimés sur pied sont élevés : presque 8, 9 millions d’hl, soit + 10 % sur la moyenne quinquennale. Fin septembre, tout devrait être pratiquement rentré, alors qu’octobre est plutôt le mois de la récolte dans ce vaste vignoble couvrant près de 74 000 hectares.
En Gironde, les indicateurs sont aussi orientés à la hausse : plus de 6, 1 millions d’hl (+ 6 % sur la moyenne), alors que ce vignoble est plutôt susceptible d’en vendre 5, 4 par campagne. Ce qui donne une sacrée différence. D’où la mise en place cette année d’un système de réserve : les volumes excédentaires seront momentanément bloqués, et donc non autorisés à être vendus avant que la conjoncture s’améliore, ultérieurement.
Dans les autres vignobles du Sud-Ouest (Bergerac, Lot-et-Garonne, Cahors…), la récolte avoisinera 3, 7 millions d’hl (+ 10 % sur la moyenne). Des hausses sont aussi pressenties en Champagne (où la récolte est presque terminée), en Alsace, en Val de Loire, en Bourgogne ou en Corse. Seul le Languedoc-Roussillon, plus grand vignoble français, affiche des prévisions négatives (- 2 % sur la moyenne). Les prochaines estimations nationales sont attendues début octobre.
PHOTO : Vendanges au château Mission-Haut-Brion (Pessac-Léognan).
Articles liés