Dimanche 22 Décembre 2024
Photo : Aurélien IBANEZ
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Date
16.03.2023
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Jamais les ventes de vins de Bourgogne à l’étranger n’auront été aussi élevées que l’an passé, le tout dans un contexte de baisse des volumes et de hausse des prix. Une situation qui pourrait légèrement se détendre en 2023.
1,5 milliard d’euros ! Le chiffre donnerait presque le tournis et permet de quantifier clairement l’engouement mondial que connaît la Bourgogne depuis de nombreuses années. Et cela n’est pas vraiment près de s’arrêter car comme l’explique Pierre Gernelle, Directeur général de la Fédération des Négociants Éleveurs de Grande Bourgogne, « l’attrait est toujours grandissant pour les vins de Bourgogne avec une demande qui excède structurellement l’offre ». Et d’ajouter : « nous sommes présents sur des marchés qui pour le moment acceptent cette valorisation », tout en reconnaissant bien volontiers que l’année 2022 était exceptionnelle. « Au cours de cette année post-Covid, nous avons ressenti une soif de vins de Bourgogne notamment dans la restauration et ce partout dans le monde. Il y a eu comme une forme d’euphorie, les consommateurs voulant se faire plaisir et acceptant les hausses de prix ». Un motif de vigilance pour toute une filière, bien consciente que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Le millésime 2022 qui va arriver sur le marché devrait, compte tenu de ses volumes sensiblement plus importants, permettre un certain apaisement sur le marché. « Nous voyons s’amorcer, sur quelques appellations, une légère détente des cours » explique Pierre Gernelle. Plutôt une stabilisation, donc, qu’un véritable retour à des prix plus mesurés.
Des disparités
L’analyse du détail des données statistiques communiquées par le BIVB permettent de constater des situations diverses selon l’origine des vins, leur typicité ainsi que les destinations d’export. Les crémants de Bourgogne ont très bien performé avec des ventes en hausse de 17,1% sur un an (à 57 millions d’euros) quand les rouges ne progressaient que de 13,3%. S’ils représentent 28% des volumes vendus à l’étranger, ils comptent en revanche pour près de 49% de la valeur. Et dans cet ensemble, la catégorie la plus dynamique en termes de valorisation s’avère être celle des Villages et premiers crus de la Côte de Nuits qui ont bondi de 27,3% en valeur (+9,4% en volume) quand, dans le même temps, les grands crus de la Côte de Nuits connaissaient quant à eux une évolution plus mesurée avec une diminution de valeur de 0,8% due à des baisses de volumes de 6,3%. Autre grands gagnants, les villages et premiers crus de la Côte de Beaune dont les exportations ont bondi de 20,2% en valeur (pour une hausse des volumes de 2,4%). Et si Les vins blancs demeurent globalement 2 fois moins valorisés que les rouges, toutes les régions ont connu une nette progression de la valorisation côté exportations. 2 catégories se distinguent toutefois : les villages et premiers crus de la côte châlonnaise (+27,4% en valeur pour +3% en volume) ainsi que les Régionales Bourgogne (+15,7% en valeur en dépit d’une baisse de 16,9% en volume !).
Sans surprise, les Etats-Unis demeurent le principal marché (20,7% des volumes, 19,3% de la valeur) suivis par le Royaume-Uni (14,8% des volumes, 15,5% de la valeur) et le Japon (7,8% en volume, soit moins que le Canada, mais 9,1% en valeur).
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