Mercredi 18 Décembre 2024
Le grenache est la surprise du millésime 2024
Auteur
Date
05.09.2024
Partager
C’est le 13 août que les viticulteurs du groupe Rhonéa ont débuté la récolte du muscat petits grains. Cépage emblématique du Vin Doux Naturel Beaumes-de-venise, sa production s’annonce moindre. En effet, « entre un printemps venteux qui a détruit la naissance des inflorescences et un été quasiment sans pluie, la récolte sera déficitaire d’environ 25 % », annonce Thierry Sansot, le directeur vigne et vin du groupe. Les autres cépages blancs qui se ramassent sur Vacqueyras et dans le Ventoux verront une baisse d’environ 10 %, selon lui.
La surprise viendra des rouges et plus particulièrement du grenache. Thierry Sansot augure : « c’est une très belle année qui se présente. La coulure a été qualitative au printemps, donnant des grappes lâches et compactes. Il n’y a pas eu de stress hydrique. La maturation est intéressante, car homogène, il y a surtout une belle accumulation de composés phénoliques. C’est encourageant si la météo nous laisse tranquilles. » Même écho au domaine Fontavin, à Courthézon. Hélène Chouvet-Coton a ramassé ses muscats le 28 août, témoignant de sa précocité, roussannes et grenaches blancs début septembre. Elle confirme également la belle qualité des grenaches. « Il y a une belle proportion dans les grappes, et ce, sur les différents terroirs de Gigondas à Vacqueyras. La coulure a fait du bien, mais la sensibilité au mildiou n’a pas été facile à gérer, en particulier sur Châteauneuf-du-pape. » Les rouges attendent la pluie annoncée pour cette semaine. « Les syrahs ont soif, elles vont pomper l’eau, l’effet sur la maturité se verra en 48 heures. La réaction sera plus lente sur les grenaches qui seront récoltés autour du 15 septembre », assure Hélène Chouvet-Coton.
Le millésime s’annonce de qualité, mais pour la quantité, c'est plus aléatoire. Les attaques de mildiou ont fait de gros dégâts. Par exemple, dans le nord du Vaucluse et le sud de la Drôme, il n’est pas rare de voir des vignes criblées ou effeuillées, sans grappes, voire carrément abandonnées faute de traitements. C’est le signe désolant que les trésoreries souffrent, elles aussi, et que les vignerons ont fait des choix drastiques. Dans ce contexte, les baisses de rendements décidées par le syndicat général des Côtes du Rhône (41 hl/ha pour les rouges et rosés, 51 hl/ha pour les blancs) rejoignent la réalité.
Articles liés