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A Tahiti, on prépare les vendanges

Auteur

La
rédaction

Date

07.02.2012

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Même au cœur du Pacifique, la France produit du vin ! En Polynésie Française, sur l’atoll de Rangiroa, le Domaine Dominique Auroy s’apprête à organiser ses deuxièmes vendanges de l’année. Ici, le terroir est couleur corail…

Des vignes entourées d’une mer transparente et jouxtant un lagon paradisiaque. Un vignoble accessible en bateau, puis par une route de corail bordée de cocotiers. Des vendangeurs arborant paréos colorés et colliers à fleurs. Ainsi se déploie le cadre idyllique du Domaine Dominique Auroy… C’est dans cet improbable vignoble situé sur l’atoll de Rangiroa, dans l’archipel des Tuamotu, au cœur du Pacifique Sud, à 5000 kilomètres du continent le plus proche, qu’est produit le « Vin de Tahiti », à raison de deux vendanges par an. Après la récolte de septembre dernier, voici qu’à l’approche de la fin du mois de février, tout le monde est de nouveau sur le pied de guerre.

Ce domaine de Rangiroa est né d’un pari fou. Au début des années 1990, l’homme d’affaires Dominique Auroy, installé depuis longtemps en Polynésie Française, a entrepris de créer un vignoble en plein Pacifique. Il a fallu plusieurs années pour donner corps à cet incroyable projet : la connaissance des sols, le développement de l’irrigation, la maîtrise du cycle végétatif et l’adaptation à l’ensoleillement dans une région qui ne connaît pas de « saison froide », tout cela a demandé d’énormes investissements. Après cinq ans d’essais, les premiers hectares ont finalement été plantés sur l’atoll de Rangiroa en 1997. C’est ici que le « terroir » est le plus intéressant : le sol, essentiellement calcaire, est enrichi de résidus du récif corallien. Ce dernier est enrichi par un compost naturel – algues, sarments broyés. La végétation (papayers et tiarés) protège la vigne des embruns marins. Enfin, l’irrigation est opérée par des puits creusés au plus bas de la parcelle jusqu’à la nappe, bien répartie et peu profonde.

Deux vendanges, quatre cuvées

L’originalité de ce vignoble est de connaître deux vendanges annuelles, lors de l’hiver et l’été austral. Les cépages privilégiés ici (importés après avoir subi des tests d’acclimatation) sont le carignan, le muscat Italia et le muscat de Hambourg. La récolte manuelle est menée par tries successives, en fonction de la maturité des baies (deux ou trois passages). Les rendements par récolte se situent entre 20 et 40 hl/ha. Les raisins sont transportés par bateau jusqu’à la cuverie. Les différentes parcelles y sont vinifiées séparément, puis assemblées en fin de vinification. C’est l’œnologue Sébastien Thépenier, arrivé au domaine en 2002, qui supervise l’élaboration des quatre cuvées : le Rosé Nacarat, le Blanc Sec, le Blanc de Corail (une cuvée plus « haut de gamme ») et le Blanc Moelleux.

Depuis les premières vendanges en 1999-2000, le Vin de Tahiti a connu un bel essor : des quelques centaines de bouteilles des débuts, on est passé en 2010 à 40 000 bouteilles par an, pour un vignoble approchant les 10 hectares. Un joli succès pour un vin atypique, et surtout une belle histoire. A la fin du mois de février, tandis que la métropole sera toujours en proie au froid hivernal, les vendangeurs de Rangiroa arpenteront les vignes au rythme des vagues du Pacifique Sud…

Prix indicatif : 28 €.
www.vindetahiti.com

Mathieu Doumenge