Vendredi 27 Décembre 2024
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28.03.2023
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C’est une grande figure du vignoble bordelais qui s’en va. Né en 1925, fils de François Lurton et frère d’André, Lucien laisse l’image d’un bâtisseur mais plus que jamais discret.
Après des études à Purpan et quelques mois passés à bourlinguer en Amérique du Sud, Lucien Lurton est très vite revenu sur ses terres bordelaises - notamment au Château Brane-Cantenac - pour ne plus jamais les quitter. Il a connu les années de crise qu’il est difficile d’imaginer aujourd’hui. Dans les années 1950, les domaines ne valent plus un sou. Mais Lucien Lurton se persuade que les vents tourneront. Il acquiert petit à petit Durfort-Vivens (Second dans le classement 1855), Desmirail (Troisième dans le classement 1855), La Tour de Bessan (Margaux), Villegeorge (Haut-Médoc), Duplessis (Moulis). Viendront aussi Climens (Premier Cru Sauternes), Doisy-Dubroca (Second Cru Sauternes), Bouscaut (Cru Classé des Graves), Haut-Nouchet en Pessac-Léognan et Camarsac dans l’entre-deux-mers. « Je ne suis fier de rien, j’aurais pu aussi acheter le Tertre et Cantenac-Brown, c’était une époque où les prix étaient ridicules, je voulais sauver ces domaines, voilà tout », confiait-il un jour à Terre de vins. Avec son épouse Marie-Jeanne, ils ont élevé 11 enfants et le leg s’est opéré en 1992. Avec un sens aigu de la transmission et de l’amour des terroirs – il combattra notamment l’exploitation des gravières -, Lucien Lurton faisait figure de sage.
Il part à 97 ans. Terre de vins tient à saluer une trajectoire admirable et fait part de ses sincères condoléances à la famille Lurton.
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