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ALT’ 2025 : cultiver la différence 

©Arthur Corgier

Auteur

Lucie
de Azcarate

Date

10.02.2025

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Du 3 au 4 février, une semaine avant Wine Paris, se tenait la troisième édition d’Angers Loire dégusT’, « ALT’ » pour les initiés. Mathilde Favre d’Anne, présidente de Destination Angers et Adjointe au Rayonnement du Territoire et du Tourisme Durable nous a aidé à décrypter ce renouveau qui, depuis 3 éditions, casse les codes. 

Le Salon des vins de Loire, sous différentes formules, avec le patronage d’InterLoire jusqu’en 2010, existe depuis 1987 mais avait failli disparaître, pris de court, notamment, par l’essor foisonnant des off. La pause forcée du Covid-19 a rebattu les cartes : « Lorsque je suis arrivée, je voulais tout rassembler, raconte Mathilde Favre d’Anne. Mais nous avons été confinés. Dès que cela a été possible nous nous sommes réunis autour d’une table afin de discuter de ce qui faisait notre identité et de repartir sur de nouvelles bases. Nous souhaitions valoriser nos fondamentaux et créer une place de marché ouverte à chacun et efficace. » Cette prise de risque a sans doute aussi une dimension politique, surtout lorsqu’il faut que les différents acteurs s’accordent sur une formule. Finalement, trois salons se sont entendus : le salon des vins de Loire, la Levée de la Loire, salon emblématique de Loire Vin Bio (LVB) et le Salon des Vins Demeter, pour repenser leur accueil et conceptualiser ALT’, dont la troisième édition vient de s’achever. 

Créer une place de marché accessible 

En parallèle du salon ALT’, persistent des offs : « C’est important de pouvoir exister au sein d’un écosystème et d’être en phase avec toute cette émulation autour du vin. Les pénitentes, la Dive Bouteille, les Anonymes… ont tous leur place. Au mois de février c’est une chance d’afficher un tel dynamisme » souligne Mathilde Favre d’Anne. 

Quant aux trois salons réunis au parc des expositions d’Angers, ils rassemblent, en 2025, plus de 830 exposants et 4 500 acheteurs professionnels. Particularité du salon des vins Demeter, il ne se cantonne pas aux vignerons de Loire et des producteurs de toutes les régions s’y rendent : « Ces exposants s’y retrouvent dans la mesure où ils ont travaillé leur venue en amont. » 

C’est surtout le décloisonnement organisé qui favorise la rencontre. Sur les trois salons on retrouve des stands de même taille, une signalétique commune et un fil rouge guidant le parcours des visiteurs. « C’est une question d’équité : entre les exposants et les différents salons, mais aussi d’efficacité et de coût ». Force est de constater que la simplicité favorise la rencontre.

Pour les acheteurs qui voudraient se faire une idée sur les vins en toute autonomie, trois espaces de libre dégustation sont à leur disposition : la libre dégustation des vins de Loire pour découvrir le millésime 2024, la chenin fan zone et le concours des Ligers avec les médaillés « Grand Or ».  

Apporter de l’expertise 

« En trois ans d’existence, nous avons réussi à apporter une émulation. Les exposants sont heureux de revenir. Le nouveau défi est donc d’apporter une expertise pour animer les rencontres ». Avec un programme complet de conférences, master classes et de tables rondes, l’objectif est atteint. Les thématiques abordées : nouveaux usages du vin, découvertes des terroirs du Val de Loire, bio & biodynamie, viticulture de demain etc., répondent aux nouvelles problématiques du marché des vins.

Toujours pour préparer l’avenir, les étudiants qui suivent un cursus lié aux métiers du vin, peuvent accéder au salon gratuitement. Parmi, les temps forts, la matinée inspiration a remporté un franc succès. En partenariat avec l’UDSF Val de Loire, cet événement a accueilli près de 60 futurs sommeliers et cavistes, avec 3 masters classes pour former les futurs ambassadeurs des vins de Loire. 

L’enjeu environnemental 

Avec deux salons réservés aux viticulteurs engagés dans les filières bio et biodynamie, la Levée de la Loire et le Salon des Vins Demeter, limiter l’impact environnemental est une priorité…naturelle. La réduction des déchets passe par le réemploi. La signalétique est conçue pour être réutilisée, supports et banderoles sont durables et non datés. Dans les allées du salon, les bouteilles d’eau jetables sont proscrites. A disposition de tous, des BIB d’eau sur les tables de dégustation. Ainsi, le verre distribué à l’entrée fait double emploi. Après tout, goûter des vins et boire de l’eau dans un même verre n’est pas incompatible ! Un même bon sens a conduit à réduire l’usage de moquettes : -71 % entre 2023 et 2024. 

Dernière nouveauté pour cette édition 2025, l’expérimentation du réemploi des bouteilles en verre. Cette initiative est coordonnée par les trois salons avec la société Eco In Pack. A l’issue des deux jours de dégustation, les bouteilles ont été collectées, elles seront ensuite lavées et remises en circulation. 

Avec cette nouvelle formule, les trois organisations associées ont pris un risque qui semble avoir payé en étant le symbole d’une Loire réunie pendant 2 jours. Pour l’édition 2025, la fréquentation du salon était en légère hausse. Certains des exposants poursuivront leur prospection commerciale à Wine Paris. A ALT’ ils retrouvent les acheteurs régionaux et nationaux avec une accessibilité toute ligérienne. La part des visiteurs internationaux croît cependant passant de 8 % en 2024 à 11 % cette année.