Vendredi 27 Décembre 2024
Photo : Denis Laveur pour Inter Beaujolais
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Date
03.02.2022
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L’assemblée générale d’Interbeaujolais, qui s’est tenue il y a quelques jours, a rappelé les enjeux principaux du vignoble pour les années à venir, sur lesquels planchent déjà l’interprofession. Poursuite de la valorisation des vins du Beaujolais, adaptation au changement climatique et renouvellement des générations ont été au centre des débats, avec une priorité marquée pour ce dernier axe.
Victime de son succès
Tous les records de sortie de cave ont été battus en 2021. Daniel Bulliat, président d’Interbeaujolais, s’en félicite mais rappelle qu’il existe un revers de la médaille, dont il faut s’occuper en urgence si le vignoble veut pouvoir continuer sur sa belle lancée : « nous manquons de vin en Beaujolais, on ne produit plus assez. Certes il y a l’effet millésime, comme en 2021 où la récolte fut moindre que les 5 millésimes précédents en raison des épisodes climatiques, mais pas seulement. Nous devons nous attaquer à la question du renouvellement des générations, de l’installation et de la transmission. Nous travaillons également avec le négoce sur ce sujet, que l’on encourage à contractualiser avec les jeunes ». Le conseiller à l’installation viticole à la chambre d’agriculture du Rhône, Marc Robin, pose un diagnostic sans appel, en estimant qu’environ la moitié des vignerons vont partir d’ici une dizaine d’années.
Point de bascule atteint
Le vignoble est arrivé au point de rencontre entre plusieurs facteurs, rendant impératif sa redynamisation par son nombre d’exploitations. Les stocks diminuent tandis que les ventes augmentent, et les repreneurs s’installent généralement sur des surfaces plus petites que les vignerons partant à la retraite.
Daniel Bulliat estime qu’il faudrait en moyenne deux vignerons pour reprendre le domaine d’un vigneron sur le départ. Ce qui s’explique par une vision souvent différente du travail envisagé : « la génération d’aujourd’hui a une vision plus sociétale, axée sur l’agriculture bio, l’environnement, et ils veulent aussi moins sacrifier leur vie personnelle. Tous ces facteurs conjugués entraînent une équation impossible : plus de travail mais moins de temps. Le renouvellement des générations est notre priorité aujourd’hui, on estime que dans dix ans, 6 000 à 7 000 hectares vont changer de main. Nous avons déjà démarré notre action avec la mise en place d’un plan de relance pour le renouvellement des générations en partenariat avec la chambre d’agriculture, financé par l’interprofession, afin de faciliter les mises en relations entre cédants et repreneurs. Les cédants ont besoin de connaître leurs repreneurs, et de rendre leurs exploitations transmissibles ».
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