Lundi 30 Décembre 2024
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01.03.2024
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Finalement, la justice demande des comptes à la SAFER dans sa gestion du dossier de la vente du château Beauséjour (ex « Héritiers Duffau-Lagarrosse »). Et ce à la demande de la famille Cuvelier (voisine et propriétaire du Clos Fourtet) qui fut déboutée à l’époque au profit du groupe Clarins dans l’acquisition de ce château. Retour sur une affaire à plus de 70 millions d’euros pour 6,75 hectares.
Le château s’appelle désormais seulement Beauséjour, propriété du groupe de cosmétiques Clarins (famille Courtin) et de Joséphine Duffau-Lagarrosse, également directrice générale. Les vins qui sortent de ce chai tutoient l’excellence, mais un fantôme plane toujours sur ce promontoire, à savoir que les conditions de la vente de ce prestigieux Premier Grand Cru Classé de Saint-Émilion continuent d’être remises en cause.
Il y a près de quatre ans désormais s’ouvrait donc le dossier de la vente du château Beauséjour « HDL » (Héritiers Duffau-Lagarrosse), une vente observée à la loupe, qui pesait plus de 70 millions d’euros pour 6,75 hectares. Jamais un hectare ne s’était vendu aussi cher dans le Bordelais ! À l’époque, la trentaine d’héritiers s’était majoritairement décidée à vendre le joyau et avait choisi parmi les deux candidats sur les rangs la famille Cuvelier (face à Stéphanie de Boüard), propriétaire du prestigieux cru voisin Clos Fourtet. Par la suite, au cœur de l’hiver 2021, la famille Cuvelier s’était résolue, pour bénéficier d’une prise plus rapide d’exploitation et d’optimisations diverses, à remettre le dossier entre les mains de la SAFER. Mais ce choix a ouvert la voie à d’autres acquéreurs potentiels par une publication légale au « Journal Officiel ». Ainsi, Stéphanie de Boüard s’est à nouveau positionnée, de même qu’une des héritières, Joséphine Duffau-Lagarrosse, adossée financièrement à la famille Courtin, du groupe Clarins. En première instance du 19 mars 2021, la SAFER donnait un premier avis favorable au dossier de Stéphanie de Boüard. Le 7 avril suivant, la SAFER se rétractait – fait rare, sinon unique – pour adouber finalement le dossier de Joséphine Duffau-Lagarrosse et de Prisca Courtin, représentante des intérêts de la famille. Si Stéphanie de Boüard passa à autre chose, la famille Cuvelier décida de demander des comptes à la SAFER auprès de la justice et ladite justice, en date de ce 29 février, via la deuxième chambre civile de la cour d’appel de Bordeaux, vient de rejeter les demandes procédurales de la SAFER visant à annuler l’attaque de la famille Cuvelier. L’affaire, qui résonne et trébuche sur le plateau calcaire de Saint-Émilion, n’est donc pas terminée, la cour d’appel expliquant « qu’il appartiendra au juge de se prononcer sur les griefs reprochés à la SAFER quant au choix retenu et dans l’hypothèse : de l’annulation de la décision d’attribution, sur la nullité ou la caducité de la vente et des actes subséquents qui en découle nécessairement ». Un nouvel appel étant impossible, un renvoi devant la Cour de cassation à ce stade restant improbable (car ce n’est pas un jugement sur le fond du dossier), la balle est dans le camp du tribunal de Libourne. Dans tous les cas, Matthieu Cuvelier prend bonne note de cette décision du 29 février : « Pour nous, c’est un soulagement. L’issue sera ce qu’elle sera, mais nous voulons avoir des explications sur le fond de cette dépossession abrupte. Au moins nous avons l’impression de ne pas avoir fait toutes ces démarches pour rien, nous avons été entendus. »
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