Samedi 21 Décembre 2024
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05.10.2023
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Fondée en 1843 par Edmond Besserat, la maison de champagne célèbre une histoire qui a traversé l’histoire de l’art de vivre à la française. À travers l’inspirante BB ou la mémoire de ses descendants, Besserat de Bellefon s’impose par l’élégance de ses vins. À l’image de sa cuvée anniversaire.
« Les enfants, les vins que nous buvons, même les rois n’en boivent pas ! » Dans un sourire et un regard complice, Laurent Demandre et Christophe Schmandt se remémorent cette maxime, audacieuse mais espiègle, de leur grand-père Victor Besserat. C’est qu’en 1930, leur aïeul créait la célèbre et onctueuse Cuvée des Moines, vin de champagne spécialement conçu pour la gastronomie, égayée de bulles « 30% plus fines » que dans un champagne traditionnel. Particulièrement heureux de se retrouver à l’occasion de la célébration des 180 ans de la maison Besserat de Bellefon, au musée archéologique des vins de Champagne d’Epernay, fin septembre, les deux cousins racontent. « J’ai travaillé huit ans durant dans la maison, en tant que commerciale, précise Laurence Demandre. J’ai adoré et j’ai appris à la connaître », autrement que par la voix de son « très gentil » grand-père. « Il nous emmenait, tous les enfants, dans sa 2CV des vignes, comme on l’appelait. Elle est devenue ma première voiture pour aller à la fac », sourit Laurence Demandre.
Quel héritage !
Christophe Schmandt, résidant américain, se rappelle aussi les dégustations. « On a eu de la chance d’avoir ce grand-père qui nous apprenait à déguster, sans regarder les étiquettes. Un été, on a préféré le Coca, c’était la crise », s’esclaffe-t-il. Fier de la maison, dont on trouve les cuvées « partout aux USA », le petit-fils apprécie également que Brigitte Bardot ait accepté d’associer ses initiales et son image à la maison de champagne depuis 2018. « C’est l’élégance et le naturel pour moi. »
La célèbre moue de l’égérie blonde de la Nouvelle Vague, justement, a fait son apparition durant la soirée. Une vidéo a fait apparaître les meilleurs clichés de l’actrice française, au son de sa voix désormais éraillée souhaitait un joyeux anniversaire à la maison de champagne. L’esprit BB, qui fêtait ses 89 ans deux jours plus tard, flottait dans l’air. Les invités avaient eu la possibilité de découvrir la suite dont elle est l’inspiration au sein du nouveau site oenotouristique et siège de la maison, quelques rues plus haut.
Une pépite
Choisi par les plus beaux cabarets du monde, Crazy horse et Moulin rouge en tête dans les années 1960, servi par Air France et à bord du mythique Concorde en 1978 ou dégusté à l’Élysée par François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Kohl en 1989, le champagne Besserat de Bellefon appartient à l’art de vivre à la française. Mais plus encore que l’héritage, familial d’une part et d’un esprit « frenchy » de l’autre, les 180 ans de la maison ont offert une parfaite occasion de rappeler le chemin parcouru en quelques années. « La maison s’est repositionnée en trois ans là où elle devait l’être, rappelle Nathalie Doucet, présidente depuis 2019. C’est-à-dire comme une véritable pépite. Les bons résultats le démontrent. Nous sommes moins dépendants du marché français en exportant à 35% (USA, Australie, Japon, Angleterre, Italie…). » Clouée au sol en 2020, Nathalie Doucet a pris le temps, avec ses équipes, d’aller à la rencontre des importateurs l’année suivante. « Nous avons expliqué le projet et rappelé nos piliers. » À savoir une élaboration de champagne à basse pression (à un bar et demi en moins), une part importante de premiers et de grands crus dans toutes les cuvées ainsi que l’absence de fermentation malolactique « afin de préserver la tension ». La cuvée des 180 ans (lire par ailleurs) en est la démonstration. Un champagne que Victor, petit-fils du fondateur Edmond, aurait sans doute approuvé.
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