Dimanche 17 Novembre 2024
©S. Guillaud
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Date
10.12.2022
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Avec une quinzaine de représentants en dégustation ce week-end au Palais de la Bourse, la grande famille médocaine aux excellents rapports qualité-prix répond une nouvelle fois présente à l’invitation de Terre de Vins. Nous sommes allés à la rencontre de deux Crus Bourgeois présents depuis les origines de la manifestation, et de deux nouveaux participants.
Duo d’historiques
Philippe Raoux, propriétaire
C’est en 1986 que Philippe Raoux a fait l’acquisition du château d’Arsac, un domaine alors à l’abandon. Patiemment, avec passion et savoir-faire, cet esthète lui redonne vie au fil des millésimes. « J’ai mené une résurrection passionnante, raconte-t-il. Château d’Arsac, c’est à la fois une aventure viticole, humaine et artistique, puisque tous les ans depuis 1991, un nouvel artiste installe l’une de ses œuvres dans la propriété. » Aujourd’hui, le domaine a regagné une surface de 250 hectares, dont 108 de vignes, pour 54 en appellation Margaux, 50 en Haut-Médoc et 4 en Bordeaux blanc. En sont issues trois références en rouge et une en blanc, avec pour traits communs « un style élégant, presque féminin » selon Philippe Raoux. Et qui peuvent se targuer de contenir zéro pesticide dans la bouteille, d’après des tests requis depuis trois ans par le propriétaire en laboratoire.
Pourquoi revenir fidèlement à Bordeaux Tasting ?
« Nous revenons inlassablement depuis le départ à cette manifestation bordelaise, car nous tenons à entretenir un flux constant de sympathie avec Bordeaux, pour ancrer encore d’avantage la propriété dans son terroir. »
Quelles actualités et quels projets sur le domaine ?
« Nous recevons en janvier notre deuxième sculpture du fondeur d’Ivry-sur-Seine Romain Barelier. Nous avons aussi un projet original l’été prochain, du 15 juin au 15 septembre : avec la chaire de droit de l’Université Montesquieu Bordeaux IV, nous organisons le festival du vin de messe, autour de conférences et dégustations. Ce vin était à ses origines un vin très pur, sans intrants, comme l’est celui d’Arsac. Nous continuons également les représentations du spectacle "Si Arsac m’était chanté", en français et en anglais. »
Christophe Anney, propriétaire
L’une des plus vieilles familles vigneronnes médocaines, les Anney étaient déjà vignerons à Vertheuil en 1678. C’est vers 1850 qu’ils s’implantent à Saint-Estèphe au château Haut-Baradieu, avant que les arrières-grands-parents de l’actuel propriétaire Christophe Anney fassent l’acquisition en 1930 du château Tour des Termes. Aujourd’hui, ce joyau de Saint-Estèphe compte 26 hectares (en plus neuf en Haut-Médoc) plantés, fait atypique pour cette appellation, à majorité en merlot (60 %), accompagné de cabernet sauvignon (30 %) et à égalité de cabernet franc et petit verdot. À partir des meilleures parcelles situées sur deux plateaux, l’un argilo-calcaire à Saint-Corbian et l’autre de graves à Pez, la famille Anney produit son grand vin Château Tour des Termes, présenté ce week-end sur ses millésimes 2016, 2018 et 2019. Grâce à la dominante historique de merlot, les Anney peuvent proposer, de leurs propres dires « un saint-estèphe plutôt sur la finesse et l’élégance que sur la virilité et le côté rustique à l’ancienne. »
Pourquoi revenir fidèlement à Bordeaux Tasting ?
« Nous avons de bons rapports avec Terre de Vins, et apprécions la belle visibilité que nous propose le magazine. Bordeaux Tasting est un événement prestigieux qui nous permet de faire déguster nos vins aux côtés de grands crus classés, pour montrer que nous offrons nous aussi une belle qualité, mais avec des tarifs totalement différents. »
Quelles actualités et projets sur le domaine ?
« 2022 est mon 40e millésime de vinification, et peut-être l’un de mes meilleurs, car je connais mes micro-terroirs sur le bout des doigts. On peut toujours continuer à progresser sur ce chemin. Comme beaucoup de nos confrères, nous avons aussi abandonné le désherbage et pratiquons le travail du sol. Qualitativement, nous sommes en progression constante. Actuellement, nous commercialisons notre grand vin, notre second vin, une cuvée à dominante petit verdot produite à 1000 bouteilles, et notre haut-médoc, dans une gamme de prix allant de 13 et 50 €. Sous la houlette de notre œnologue-conseil Hubert de Boüard, l’un de nos projets est de créer un jour un peu de vin blanc, qui viendrait compléter cette palette. »
Duo de nouveaux
Max, Astrid et Clémence de Pourtalès
Cette propriété exploitée en famille par les de Pourtalès est localisée à Saint-Seurin-de-Cadourne, dans la partie nord de l’appellation Haut-Médoc. Sa trentaine d’hectares est située sur un beau plateau argilo-calcaire planté majoritairement en merlot, « mais nous sommes en restructuration du vignoble, précise Astrid de Pourtalès. Nous avons tendance à arracher du merlot et du cabernet sauvignon pour replanter du cabernet franc. A ce jour, un quart du vignoble est planté avec ce cépage » Permettant la production du château Doyac rouge, présenté sur ses millésimes 2019 et 2020 à Bordeaux Tasting, ces parcelles sont agrémentées d’1,6 hectare de sauvignon blanc. Ce cépage emblématique de Bordeaux a été introduit par Clémence de Pourtalès, la fille œnologue de Max et Astrid, à son retour sur la propriété en 2016. Il est à l’origine de la micro-cuvée Le Pélican, « un vin minéral sur la tension et la salinité », produit en quantités si limitées qu’il est en rupture de stocks à chaque millésime, mais que les heureux dégustateurs de Bordeaux Tasting pourront découvrir !
Pourquoi participer pour la première fois à Bordeaux Tasting ?
« Nous sommes très attachés à Terre de Vins et aux événements qu’ils organisent. Ils nous suivent beaucoup et nous soutiennent, c’est important pour nous de leur rendre la pareille. Une manifestation comme Bordeaux Tasting est importante et intéressante pour interagir en direct avec les particuliers, un lien que nous cherchons à développer car nous avons historiquement beaucoup travaillé avec le négoce et les cavistes. »
Quelles actualités et projets sur le domaine ?
« Chaque millésime est nouveau, c’est une actualité sans cesse renouvelée ! Outre la restructuration enclenchée de notre vignoble et la plantation de haies, nous utilisons de plus en plus d’amphores et allons introduire des foudres ronds de 20 hl. Nous allons d’ailleurs probablement produire pour la première fois en 2022 une cuvée 100 % cabernet franc élevée en amphores. Nous avons également planté du chardonnay et du pinot noir, dont nous sortons les premiers millésimes en vin de France sur 2022. »
Laurent Tereygeol, propriétaire
Cette propriété familiale de Saint-Seurin-de-Cadourne, à la frontière entre les appellations Haut-Médoc et Médoc, bénéficie de « croupes de graves très qualitatives, dans la continuité des saint-julien, margaux et saint-estèphe côté rivière », explique Laurent Tereygeol. Les 27 hectares du domaine sont plantés à égalité en merlot et cabernet sauvignon, agrémentés d’un hectare de petit verdot vinifié en monocépage. Composé majoritairement de cabernet sauvignon élevé douze mois avec un tiers de barriques neuves, le grand vin, « qui privilégie le fruit rouge mûr très expressif », sera en dégustation sur ses millésimes 2018 et 2019 à l’occasion de ce week-end de Bordeaux Tasting.
Pourquoi participer pour la première fois à Bordeaux Tasting ?
« J’apprécie le magazine Terre de Vins et sa philosophie. Je suis ravi de venir en direct à la rencontre des consommateurs. Nous sommes conseillés, comme de très grands noms de la région, par l’œnologue Eric Boissenot. J’ai à cœur de faire découvrir aux amateurs nos rapports qualité-prix exemplaires. »
Quelles actualités et projets sur le domaine ?
« Sur le millésime 2022, j’avais pour projet, en plus du monocépage petit verdot, de créer des cuvées monocépages merlot et cabernet sauvignon, pour proposer aux clients de réaliser leurs propres assemblages à domicile. Malheureusement, nous avons été grêlés en 2022, donc ce projet est reporté à 2023. »
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