Samedi 21 Décembre 2024
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04.03.2014
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La première édition de Bordeaux Vinipro se tient au Parc des Expositions de Bordeaux-Lac depuis hier et jusqu’à demain. César Compadre présente, dans « Sud-Ouest », les enjeux de salon professionnel.
En 1981, mois de 100 exposants étaient au Parc des Expositions de Bordeaux-Lac pour la première édition de Vinexpo. Trente ans après, ce salon est la référence mondiale des vins et spiritueux. Hier, son petit cousin de dimension régionale, Bordeaux Vinipro, est sorti de sa coquille au même endroit, pour une première édition avec 250 exposants venus des vignobles du Sud-Ouest.
Pendant trois jours, vignerons, coopératives et négociants espèrent la venue d’acheteurs professionnels (grossistes, restaurateurs, grandes surfaces, importateurs…) pour vendre du vin et faire du business. Un rendez-vous à taille humaine pour dénicher les bouteilles à prix raisonnable produites dans la région. Crus bourgeois, côtes, graves, bordeaux et bordeaux supérieur, saint-émilion, liquoreux, bourg ou blaye sont là, derrière des stands élégants et sobres. Sans oublier les bio, bergerac, duras ou les vins et cognacs de Charente.
Des places à prendre
« Il y a des places à prendre. Le marché des crus vendus cher s’effrite en France. On l’a encore vu aux Foires aux vins de l’automne. Mais entre 4 et 15 € environ la bouteille, la demande reste dynamique et le client cherche des pépites payées au bon prix ». Connaisseur du monde de la grande distribution, Dominique Ribérau-Gayon est chargé de la qualité et du développement durable chez le négociant Johanès Boubée. Un poids lourd discret – jadis connu sous le nom de Prodis – installé à Bordeaux. L’homme et son équipe proposent leurs gammes de vins au salon, comme une quinzaine d’autres maisons de négoce. Filiale du géant Carrefour (Carrefour Market, Shopi, 8 à Huit, Promocash…), la structure affiche 732 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 600 collaborateurs, dont un quart en Gironde. Ce qui la positionne sur le podium national, derrière Castel – dont le siège est à Blanquefort – et Grands Chais de France, qui dispose à Landiras, dans les Graves, d’un outil d’embouteillage et de conditionnement exceptionnel.
« Bordeaux souffre en grande distribution hexagonale. D’autres vignobles sont plus dynamiques. Nous voyons dans ce salon que de bons rapports qualité-prix existent. » L’homme prend sur son présentoir une bouteille de château-picon (AOC Bordeaux Supérieur) à moins de 6 € et de château-labadie (cru bourgeois du Médoc) à 11 €. Nous sommes juste dans la cible visée par les initiateurs de Vinipro, salon ayant vocation à se tenir les années paires. « Le client, souvent perdu devant un linéaire, ne comprend pas qu’un vin à 8 € puisse être moins bon qu’un à 5 €. A nous de le guide via des repères », avance l’expert. Carrefour, qui, pour Johanès Boubée, a des ambitions de croissance, revoit d’ailleurs la disposition et la signalétique de ses rayons vin. « Avec les BIB et les boissons aromatisées à base de vin, le secteur est dynamique. Le vin traditionnel, de qualité et à prix étudié, a aussi de l’avenir ».
César Compadre pour Sud-Ouest
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