Samedi 21 Décembre 2024
Photo : JM Brouard
Auteur
Date
18.02.2022
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Terres Secrètes et Nuiton-Beaunoy viennent de lancer conjointement une toute nouvelle gamme qui a impliqué tous les salariés dans une démarche écoresponsable sur la totalité de ses composantes. Un exemple du dynamisme du monde coopératif qui montre la voie de belle manière.
Tout est parti d’une visite des salariés de cette union de deux caves coopératives bourguignonnes chez l’un de leurs imprimeurs en 2019. A la découverte du processus industriel, certains d’entre eux ont affiché leur surprise à la découverte des quantités de déchets produites par l’impression des étiquettes dans des couleurs variées. De ce constat est née une envie : celle de parvenir à diminuer drastiquement l’impact environnemental des produits, tant au niveau du vin que de la bouteille et de toutes ses composantes. C’est ainsi que des groupes de travail ont impliqué pendant 24 mois 50% des effectifs de l’entreprise, tant aux niveaux viticole que technique, administratif ou commercial. 12 vignerons engagés en viticulture biologique ont été évidemment aussi associés au projet. De cette énergie créatrice est née la gamme Cerço composée de 5 références représentatives de l’offre des deux caves. On y trouve, pour ce premier millésime 2020 tout juste lancé, 3 vins produits par Nuiton-Beaunoy (un Bourgogne aligoté, un Bourgogne Hautes-Côtes de Beaune blanc et un Bourgogne Hautes-Côtes de Beaune rouge) et 2 par Terres Secrètes (un Mâcon-Villages et un Saint-Véran). Uniquement des vins bios donc dont la qualité globale est à souligner avec une mention spéciale pour l’excellent Saint-Véran au très bon rapport qualité-prix (13€).
Une attention au moindre détail
Chacune des composantes de cette gamme a fait l’objet d’une réflexion poussée auprès des fournisseurs. « Aujourd’hui, les fournisseurs se sont adaptés et proposent plus largement des produits écoresponsables mais ce n’était pas aussi simple lorsque nous avons initié le projet », rappelle Charles Lamboley, le Directeur de la communication et du marketing. On imagine aisément la grande complexité qui a accompagné la naissance de la gamme. C’est d’ailleurs pour cela que différents groupes de travail ont été formés afin de piloter les différentes problématiques en jeu. La première d’entre elle, la plus symbolique peut-être, la bouteille. La version utilisée ici est allégée de 20% (395g) par rapport à un modèle standard et réutilisant une part très importante de calcin (déchets de verre) ce qui explique sa couleur cannelle. Ensuite, la capsule qui habille habituellement le col a été supprimée. Le bouchon désormais visible a fait aussi l’objet d’une attention spécifique. Chose très rare, il est composé à 100% de liège français issu de forêts gérées durablement (label FSC). Le papier de l’étiquette est aussi biosourcé, fabriqué à partir de résidus de cane à sucre et de fibres de chanvre et de lin. Les encres sont pour leur part issues de pigments naturels, avec uniquement 2 teintes et aucun ennoblissement générateur habituellement d’énormément de déchets. Quant au carton d’emballage entièrement en kraft recyclé, il a fait l’objet d’un cure d’amaigrissement de 14% et a été doté de poignées thermoformées pour pouvoir être réutilisé. Des messages en ce sens accompagnent le client qui pourra aussi découvrir l’ensemble de cette démarche globale au moyen d’un QR code sur la bouteille. Il aura également la surprise de découvrir sur le bouchon 4 messages informatifs différents en lien avec le projet. Une démarche globale, véritable projet d’entreprise engageant, encore trop rare dans la filière qu’il convient de saluer. Un exemple à suivre, d’autant que le coût final de la bouteille est peu ou prou le même qu’avec une approche classique. Pourquoi s’en priver ?
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