Samedi 21 Décembre 2024
A gauche le cépage petit péjac du Château Cazebonne, à droite le morrastel noir
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30.03.2024
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Aujourd’hui en France, trois variétés occupent un tiers du vignoble : merlot (la seule qui dépasse les 100 000 ha), ugni blanc et grenache noir. A l’opposé, les cépages modestes cultivent la diversité, sur quelques arpents parfois.
Au XIXe siècle, chaque région viticole française travaillait des cépages nombreux, spécifiques à leur terroir. À partir de la fin du XIXe siècle, la crise du phylloxera, les changements profonds des modèles de production agricole, le contexte économique et commercial ont conduit à leur abandon. Ces cépages tombés dans l’oubli sont qualifiés de « cépages modestes ». Mais des vignobles, Sud-Ouest et Languedoc notamment, et des vignerons les conservent.
Le vignoble de Gaillac collectionne les cépages singuliers. Le loin de l’œil, sur 600 hectares, soit 0,01% de l’encépagement mondial, le mauzac,1500 hectares. Robert Plageoles, est un pionnier respecté des cépages historiques régionaux : mauzac et ondenc en blanc, duras, braucol et prunelart en rouge.
En Languedoc, on trouve la clairette, un des cépages les plus anciens connus du Sud de la France, et carignan, picpoul, terret, cinsault, bourboulenc. Philippe Lelong, en Minervois, sur son domaine Le Pech d’André, cultive ces bourboulenc, cinsault, alicante, aramon plantés par les générations précédentes... Le Clos Centeilles, en Minervois la Livinière, a planté du morrastel noir à jus blanc, riveyrenc noir, verdal, oeillade noire et picpoul noir, vinifiés dans le C Le Rouge des Oubliés ; araignan blanc, riveyrenc blanc, dans le C Blanc des Oubliés. Jenia et Thibaud Vermillard, sur leur domaine Amplehus, à Lunel-Viel, dans l’Hérault, ont choisi, dès leurs débuts ces cépages anciens « pour faire redécouvrir le goût des vins du Languedoc », piquepoul noir, terret noir, rivairenc, picardan, carignan blanc, counoise, morrastel, terret blanc, lledoner pelut , qu’ils vinifient en monocépage.
Dans le Bordelais, Jean-Baptiste Duquesne, au domaine de Cazebonne, a replanté 26 cépages oubliés de Bordeaux : mancin, castets, bouchalès, saint-macaire, petit péjac…, qu’il vinifie en gamme « il était une fois un cépage » et cuvée « comme en 1900 ». D’autres vignerons, ailleurs en France, plantent, redécouvrent, vinifient ces cépages modestes (liste sur le site des Rencontres).
En Europe aussi, les cépages modestes font leur chemin : les Rencontres des cépages modestes invitent chaque année un vignoble : ce sera Lavaux, en Suisse, en 2024.
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