Vendredi 22 Novembre 2024
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04.02.2021
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La Maison Drappier veut pousser plus loin encore son engagement environnemental et s’est engagée dans un partenariat avec la Compagnie TOWT pour expédier ses bouteilles aux États-Unis sur un cargo à voile à partir de 2022.
On connaît l’engagement de la Maison Drappier en faveur de l’environnement. Depuis 2016, elle est devenue le premier domaine en Champagne certifié « carbone neutre », en investissant dans 2000 m2 de panneaux photovoltaïques qui produisent 75% de ses besoins et alimentent outre ses chaînes de production, une partie des véhicules de l’exploitation (tracteur électrique, utilitaires). La venue de chaque visiteur est consignée afin d’être en mesure de compenser le bilan carbone de son déplacement. Ici rien ne se perd, tout se transforme : le domaine recycle même les pupitres de remuage convertis en loges de vignes !
Drappier franchit un nouveau cap en développant un partenariat avec la compagnie TOWT, visant à réduire aussi le bilan carbone du transport de ses bouteilles exportées aux États-Unis. Cette entreprise française dirigée par un Breton (Guillaume Le Grand) s’est lancée depuis dix ans dans le fret à la voile en utilisant d’abord de vieux gréements. Si le tonnage des navires restait très limité, allant de 10 à 300 tonnes, cette expérience lui a permis de juger de la fiabilité de ce mode de transport. Aujourd’hui TOWT investit dans la construction de quatre cargos à voiles high-tech, d’une capacité de plus de 1000 tonnes chacun, davantage compatibles avec les exigences pratiques modernes comme le chargement mécanique. Long de 78 mètres, d’un tirant d’air de 60 mètres (hauteur des voiles), et fort d’un équipage de 7 marins (+ 12 passagers), ils pourront relier Le Havre à New York en deux semaines. Pour se donner un ordre d’idée des progrès du transport à la voile par rapport au XIXe siècle, sur la ligne Liverpool-New-York on comptait 40 jours à l’aller et 21 jours au retour grâce aux vents d’Ouest. Le gain sur les émissions carbone est considérable, puisque si on effectue une comparaison avec un navire à moteur à explosion du même tonnage, on obtient une réduction de plus de 90%.
Un label spécial pour le transport à la voile
Le discernement de la famille Drappier a été long. Le coût de transport est en effet trois fois supérieur à celui des porte-conteneurs dont le tonnage (200.000 tonnes) offre des économies d’échelle considérables. La question était de savoir comment l’absorber. « Nous avons eu la chance d’avoir un importateur, Dreyfus Ashby, filiale de Joseph Drouhin, qui accepte de partager avec nous cette charge, de telle sorte que le client n’ait pas de surcoût » confie Michel Drappier. La durée plus importante du trajet représente aussi un défi (elle n’est que de 9 jours pour un porte-conteneur) : « Il faut être capable d’anticiper davantage les ventes. Là encore, ce sont des coûts importants. Comme le tuyau est plus long, et qu’il doit être rempli si on veut être réactif, cela implique plus de stocks, plus d’immobilisations, plus de prévisions, plus de gestion ».
Mais c’est aussi une démarche qui permet de faire rêver le consommateur. TOWT a créé un label spécial « ANEMOS », pouvant figurer sur les produits pour certifier l’emploi du transport à la voile, avec un code, qui permettra au consommateur d’accéder au journal de bord, à des photographies… Pour le domaine Drappier, c’est aussi une manière d’approfondir sa relation à l’univers marin. Elle est en effet l’une des premières maisons à avoir pratiqué l’immersion sous-marine de lots de bouteilles afin d’assurer leur vieillissement. Les expéditions sont prévues pour 2022, lorsque la construction du premier cargo sera achevée. À terme, les bouteilles pourraient même emprunter via des péniches la Seine qui traverse l’Aube et débouche de manière providentielle au Havre…
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