Jeudi 26 Décembre 2024
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24.10.2022
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La Champagne n’a pas encore livré tous ses secrets. La Côte de Sézanne reste la plus discrète des régions qui la composent. Elle n’en demeure pas moins d’une diversité passionnante, mise en lumière grâce à la nouvelle cuvée Côte à Côte de Le Brun de Neuville
De la Champagne, on connaît généralement les célébrissimes Montagne de Reims et Côte des Blancs. La vallée de la Marne vient après en termes de notoriété. Et puis, comme un peu oubliée, peut-être compte tenu de son éloignement, la Côte de Sézanne du nom de cette autre centre névralgique viticole de la région. Géographiquement, vous êtes là à la confluence de 3 départements : Marne, Aube et… Seine-et-Marne que l’on oublie souvent comme possédant quelques vignes champenoises. Provins n’est d’ailleurs qu’à une trentaine de kilomètres à l’ouest. Nous sommes ici dans le secteur de la très belle coopérative Le Brun de Neuville qui, année après année, propose des cuvées très qualitatives et montre tout le potentiel de cette région. C’est presque par hasard que leur toute nouvelle cuvée Côte à Côte a vu le jour. En 2008, des vins de 2 crus différents avaient été mis en réserve en cuve. D’un côté Bethon, secteur toujours opulent avec des vignes orientées majoritairement sud, sud-est. Et de l’autre, Villenauxe-la-Grande qui regarde davantage vers l’est ce qui lui confère un surcroît de tension et de fraîcheur. Des vins non déclarés comme millésimés en 2008 mais qui étaient conservés pour pouvoir apporter une patine supplémentaire aux autres cuvées de la gamme. Pourtant, après 6 années de vieillissement, la dégustation a mis en lumière des vins d’une remarquable fraîcheur, n’ayant quasiment pas bougé. La décision a donc été judicieusement prise de les mettre en bouteille pour conserver ces expressions typées.
2 crus, 2 bouteilles et 1 magnum
Le Brun de Neuville vient donc de dévoiler sa ou plutôt ses cuvées Côte à Côte. Une expérience de dégustation tout à fait intéressante pour tout amateur qui souhaite mieux comprendre les complémentarités de profils entre villages. Chacune des bouteilles qui n’affiche pas de millésime rappelle toutefois qu’elles sont constituées d’une « base 2008 ». D’un côté Villenauxe, dont le dégorgement a été réalisé en 2017 et qui a terminé son vieillissement en bouteille, de l’autre Bethon qui aura patienté davantage sur lattes pour ne connaître qu’un dégorgement récent en 2022.
Le premier offre un très beau nez miellé aux élans floraux et s’allonge en bouche grâce à une belle fraîcheur et une tension vibrante. Le second assume également son identité plus large et évoluée, articulée autour de notes de sous-bois emmenant vers des épices subtiles. Là aussi, l’équilibre est évident, la vivacité mesurée portant l’ensemble. 2 terroirs, 2 visages originaux qu’un magnum vient unir avec respectivement une base 2008 et 2009. Là, la magie de l’assemblage et du contenant se révèle avec les années. Au nez, le fruité s’avère beaucoup plus éclatant et la bouche vibre d’un dynamisme singulier. Le tout dans une gangue de verre élégante qui n’enlève rien au charme de l’ensemble. Voilà donc un exercice de style réussi avec des tarifs relativement tenus puisque ces bien belles bouteilles sont proposées à 55 € et les magnums à 120 €.
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