Jeudi 6 Février 2025
Vitrine de la pop-up store du Champagne Lombard Boulevard Saint-Germain ©DR
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06.02.2025
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Pour fêter son centenaire, le champagne Lombard regarde délibérément vers l’avenir et ouvre une pop-up store, du 22 mai au 12 juin, à Paris. L’objectif ? Offrir une expérience immersive au cœur des terroirs champenois au milieu du quartier Saint-Germain des Prés.
Le champagne Lombard fête ses 100 ans. Cette maison créée en 1925 par l'arrière-grand père de Thomas Lombard, Robert Andrieu, un ingénieur agronome de Montpelier, était connue autrefois sous la dénomination de « La SAME », Société Anonyme de Magenta Epernay. Le seul point commun entre ce qu’elle est aujourd’hui et ce qu’elle était il y a un siècle ? Elle n’a jamais cessé d’être une entreprise originale et avant-gardiste dans la manière d’appréhender le négoce. La SAME fut ainsi, en son temps, l’une des premières à pressentir la démocratisation du champagne et l’importance de travailler avec les nouveaux magasins à succursales qui deviendront plus tard la Grande Distribution. Mais elle a aussi été l’une des premières à quitter ce marché, en réduisant volontairement ses volumes, afin de revenir à une approche ultra-artisanale tout en se tournant vers des réseaux de distribution très sélectifs. Pour cela, elle a imaginé une nouvelle forme de négoce en Champagne, davantage calquée sur le modèle de celui pratiqué par les Maisons bourguignonnes.
En effet, jusque dans les années 2000, proposer des champagnes parcellaires était le monopole de quelques vignerons. Les négociants, hormis ceux qui possédaient au sein de leur domaine propre des clos, n’en avaient pas dans leur gamme. La Maison Lombard a révolutionné l’approche du négoce champenois dans les années 2010, en ne travaillant plus seulement avec ses vignerons partenaires sur des assemblages, mais en leur proposant de vinifier et champagniser à part certaines de leurs parcelles soigneusement sélectionnées. Le résultat, c’est que sa gamme très large qui ne cesse de s’étoffer permet de voyager à travers toute la Champagne, et de comprendre les différences non seulement entre les régions et les villages, mais d’identifier aussi à l’intérieur des crus, les nuances de chaque parcelle.
Si vous voulez découvrir cette vision atypique du champagne, rendez-vous dans le quartier Saint-Germain des Prés du 22 mai au 12 juin prochain, dans la pop-up store spécialement créée pour la marque. « Nous travaillons presqu’exclusivement en B2B, confie Thomas Lombard, l’objectif était de rencontrer directement les amateurs de nos vins. » La décoration, dont on aura un aperçu sur le stand de Wine Paris, est pour le moins audacieuse. « Toute notre gamme de champagnes parcellaires est en Brut nature. Nous avons voulu y faire écho à travers un mobilier en carton alvéolaire que nous avons laissé tel quel, à l'état brut, sans chercher à le colorer ou à masquer les alvéoles. Nous avons aussi choisi ce matériau parce qu’il permettait de superposer des strates renvoyant aux différentes couches sédimentaires du terroir champenois. L'ensemble a été conçu par l’agence Bemad, filiale du groupe Paper Factory. Ce choix du carton alvéolaire fait enfin écho à notre engagement vers le développement durable, puisque nous bénéficions de la certification bio depuis deux ans. Le carton est en effet un matériau à la fois très solide et très léger, donc peu énergivore à transporter.»
Au sein de cette boutique éphémère, différents ateliers et masterclass seront proposés. Les visiteurs qui souhaitent aborder le champagne sous l'angle technique, pourront grâce à des casques de réalité virtuelle, déguster certaines cuvées parcellaires comme s’ils étaient eux-mêmes sur la parcelle, en vivant une reconnaissance terroir en compagnie de Thomas Lombard. Tandis que ceux qui préfèrent une approche plus émotionnelle et spirituelle, partageront une coupe en se laissant inspirer par la musique des bols chantants en quartz. L’influenceuse Margot Ducancel, dont la joie pétillante est l’image même des vins de Champagne, proposera elle aussi quelques animations…
Mais s’il fallait un seul argument pour se rendre dans ce lieu très expérientiel, c’est la possibilité de découvrir les trois dernières cuvées parcellaires créées par la maison, qui offrent une plongée inédite et complémentaire au cœur de la Côte des blancs.
La première est "le Bas des Gaumes". Nous sommes à la frontière septentrionale de Vertus qui voisine avec le Mesnil-sur-Oger. La parcelle est en milieu de coteau, avec des vignes plantées en 1971 sur des sols d’une épaisseur d’environ 60 centimètres constitués de galets. L’âge des vignes dont beaucoup sont touchées par le court-noué, conjugué à l’exposition plein sud et à un millésime 2017 assez chaleureux, donne ici une certaine richesse. C’est sans doute la cuvée qui ressemble le moins au style habituel de Lombard, plutôt épuré et jamais sur l’oxydatif. Ici au contraire, le vin est plutôt ouvert, miellé, généreux, avec de beaux amers zestés en fin de bouche. Mais le côté Brut nature préserve quand même une belle trame crayeuse qui se dessine en filigrane et une certaine salinité. Le blocage de la malo, systématique sur cette gamme, lui conserve aussi beaucoup de fraîcheur. L’art de la vinification chez Lombard est de veiller à balancer l’absence de dosage qui peut donner une certaine austérité par le joli gras que peut apporter le bâtonnage des futs pendant un élevage assez prolongé, puisqu’il s’achève en général au mois de juin. Force est de constater ici que cet équilibre fonctionne à merveille (Prix 89,95€ Disponible sur la e-boutique ).
La deuxième cuvée, "Les Corroies de Bas" est issue d’une parcelle très proche, sise au Mesnil-sur-Oger, mais dont l’expression est radicalement différente. On est aussi à mi-coteau et exposé au sud, sur des vignes qui ont presque le même âge. Cependant la craie est plus affleurante, et le sol argilo-limoneux est mêlé de silex. Tout ceci ramène davantage de minéralité et d’austérité, de même que le millésime 2016, plutôt froid. Le chef de caves Laurent Vaillant confie : « La crainte de l’oïdium nous avait poussé qui plus est à vendanger un peu tôt, ce qui a donné des vins qui ont mis plus de temps à s’ouvrir et nous avons dû attendre davantage que les 48 mois habituels avant de dégorger cette cuvée. » Le résultat, c’est un champagne très linéaire, minimaliste, tendu, au design épuré, dont l'expression intense se concentre sur les agrumes et la craie.
La troisième cuvée, "La Vigne Bouillet" issue du même millésime, est une parcelle du Nord de Chouilly, juste à la limite entre la Côte des blancs et le terroir d’Epernay. On est sur des sols où la craie concassée s’est mêlée à la terre leur donnant une consistance de talque. On retrouve cette texture en bouche, avec ce touché presque soyeux. Le profil du champagne est exactement à l’équilibre entre les deux précédentes cuvées, juste milieu entre l’expression minérale et fruitée, complété de notes très florales et légèrement poivrées.
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