Champagne Lucien Collard : une jeune maison qui joue la maturité

C’est une jeune maison de champagne crée en 2004 à Bouzy et qui illustre l’alliance de deux générations : Lucien Collard, sexagénaire dont la famille qui possède des vignes depuis plus de trois siècles, a approvisionné longtemps les maisons Moët et Taittinger, et sa filleule Auriane Denis, à peine 30 ans.

Le premier produit et vinifie ; la seconde commercialise et communique sur la maison. Lucien possède en propre 1, 5 ha, moitié sur Bouzy, moitié sur Loches s/ Ource, issu de la grande propriété familiale partagée au début des années 2000 entre les 8 enfants. « Je ne désespère pas de convaincre d’autres membres de la famille de me rejoindre dans l’aventure mais en attendant, j’ai capitalisé depuis 2004 sur le stock avec désormais 50 000 bouteilles qui m’ont permis de travailler avec une matière offrant davantage de maturité ».

Ce passionné par l’histoire du champagne a déniché une bouteille typique du 19e avec de l’or à chaud et a dessiné les étiquettes en s’inspirant des codes champenois retrouvés dans ses archives; il a même décidé pour Noël de parer les flacons d’anciens bouchons à la ficelle. Fort d’une belle collection d’objets, des étiquettes à la vieille cuisine de vendangeurs, il envisage de les rassembler dans le courant de l’année prochaine dans un ancien cellier de Veuve Clicquot, en cours d’aménagement. Lui aussi est riche d’histoire puisqu’il appartenait encore au début du XXe siècle à la duchesse d’Uzès, arrière petite-fille de Barbe Nicole Clicquot-Ponsardin.

Aujourd’hui, le champagne Collard repose sur deux cuvées : Un extra-brut brut à 70% pinot noir (de l’Aube) et 30% chardonnay, dosé à 5g, crémeux, aux fines bulles, à marier à un carpaccio de daurade ; un millésimé – le premier à sortir des caves, est un 2009 – en premier cru de Bouzy, à 80% pinot noir, 20% chardonnay, dosé a 6g., plus vineux et charpenté, à essayer sur un sot-l’y-laisse de volaille aux morilles ou une mousse au vieux comté. L’an dernier, Lucien Collard a élaboré une caisse de bouzy rouge et envisage de s’en servir pour élaborer en 2018 un champagne rosé.

(photo F. Hermine)