Mardi 3 Décembre 2024
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25.02.2020
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Elle était journaliste. Lui, travaillait dans l’informatique à Paris. Il y a 12 ans, Christine et Vincent Sévillano ont décidé de reprendre l’exploitation familiale, et l’ont patiemment développée. En misant notamment sur l’accueil à la propriété.
Avec 8 hectares à Vincelles (Vallée de la Marne), ce couple de néo-vignerons peut être fier du chemin parcouru. Pourtant rien ne présageait que Christine reprenne l’exploitation de ses parents. Cette ex-journaliste prêtait sa plume au Journal de l’Environnement, tandis que son mari Vincent travaillait dans une boîte d’informatique à Paris.
« Je ne trouvais plus ma place dans le journalisme ; nous avons réfléchi pendant un an avec Vincent, la décision était prise d’évoluer vers autre chose ». En 2007, Christine et Vincent posent donc leurs valises à Vincelles, petit village d’à peine 300 habitants. La vie parisienne semble alors bien loin. Mais il y a à faire. Formatée aux défis environnementaux, Christine ne déviera jamais de sa ligne. Plus d’herbicides, plus d’insecticides, poursuite de la confusion sexuelle – initiée dès 1996 par son père. Depuis 2015, le domaine est certifié HVE (Haute Valeur Environnementale). Christine et Vincent cultivent l’idée de faire des champagnes le plus naturellement possible.
Retour à l’école
L’ancienne journaliste et le monteur de sites web n’ont eu de cesse de développer l’exploitation familiale. « On a dû faire des investissements : acheter un tracteur, un nouveau pressoir, des gyropalettes, installer une aire de lavage… » Puis en 2019, ils se sont lancés dans un projet d’un nouveau genre : rénover l’ancienne école du village (datant de 1922 et fermée en 2008) qui jouxte le domaine familial. Cette école revêt une importance particulière puisque Christine y a fait ses classes (du CP au CM2).
De cet édifice académique, deux classes ont servi d’une part à agrandir la cuverie et d’autre part à développer l’œnotourisme. L’extension de la cuverie a permis à Christine et Vincent d’investir dans de nouveaux contenants. Jarres en grès, œufs en béton, foudres sont désormais autant de possibilités de développer leur gamme en faisant la part belle aux parcellaires et aux élevages plus longs (solera).
La deuxième salle de classe est devenue un lieu de réception de près de 120 m2 faisant face à la Vallée de la Marne. Bon point : une terrasse plein sud (50m2) qui permettra aux visiteurs et aux cyclistes passant par-là de s’octroyer un moment de détente. L’esprit années 1920 de l’école a été préservé (chaises d’écolier, cartes Vidal-Lablache) tout en utilisant des matériaux contemporains et durables.
Christine et Vincent endossent ainsi le rôle de « maîtres » de l’œnotourisme et fourmillent déjà d’idées. « Nous voulons mettre en place des ateliers accords mets-vins, de dégustation, d’apprentissage autour du champagne. » Des projets qui viennent s’ajouter au tableau déjà bien rempli des activités proposées : Vendangeur d’un jour, pique-nique en accord avec leurs cuvées, etc. À noter que ce nouvel espace fonctionnera comme un bar durant la période estivale, et sera même ouvert le dimanche.
À déguster :
La provocante (35€) 100% meunier dosé à 6,5g.
Nez de coing, mirabelle et poire. En bouche, c’est dense et équilibré.
Une cuvée pleine de rondeur, acidulée et gourmande.
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