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Château Castera : un Bourgeois qui se bouge 

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

02.04.2024

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Cette belle propriété du nord Médoc vient de présenter sa toute nouvelle gamme baptisée Cap Castera. Au programme, 3 nouvelles cuvées qui démontrent tout le dynamisme de l’équipe. 

Ronronnant le Bordelais ? Pas vraiment. Dans cette partie du nord du Médoc, ils sont plusieurs à faire bouger les lignes et à s’investir pour mettre en valeur la singularité d’un terroir. On pense évidemment à la famille Pourtalès au château Doyac, mais on peut également citer le château Castera, cru bourgeois supérieur propriété de Thomas C. Press. Ici, la géologie est d’une grande diversité, entre terroirs argilo-sablonneux, graves pyrénéennes, calcaire et argile. De quoi expérimenter de nouvelles voies. C’est toute la philosophie de la jeune et dynamique Marie Malepeyre, nouvelle Directrice technique arrivée en 2021. Si l’objectif principal reste évidemment la production du grand vin, la gamme s’est toutefois récemment étoffée et offre désormais un panel de vins aux profils beaucoup plus diversifiés. Déjà en 2016, 1 hectare de sauvignon blanc avait été planté sur un terroir calcaire. Un Bordeaux blanc baptisé « Anthoinette » né sur le millésime 2019 qui va très rapidement trouver son public. Une notoriété très rapide qui va conduire l’équipe à imaginer ce nom comme marque ombrelle abritant les cuvées nouvelle génération. 

©JM Brouard

Anthoinette Cap-Castera voit triple
Pourquoi proposer une nouvelle cuvée quand on peut en lancer 3 d’un coup ? C’est ainsi que le château Castera vient de présenter les nouveaux vins qui composent à ce jour la gamme « Anthoinette Cap-Castera ». Un nouveau cap comme une évidence. L’envie d’exprimer d’autres typicités à partir des cépages traditionnels de la propriété. Marie, qui confie « continuer découvrir le terroir nord-médocain, a ainsi souhaité produire un Blanc de Noir, assemblage de 70% de cabernet sauvignon et 30% de merlot. Sur un terroir argilo-calcaire, les raisins sont ramassés assez tôt et font l’objet d’un pressurage direct très doux pour ne pas extraire une couleur non désirée. La fermentation à basse température (a maxima 19°) contribue à conserver un jus délicat et frais. Pourtant, le cabernet ainsi vinifié demeurait légèrement teinté. « Nous avons donc mis les lies de sauvignon blanc d’Anthoinette dans la cuve. Avec du bâtonnage, cela a permis de faire tomber cette coloration ». Le résultat final est très finement rosé et exhale de belles notes de fruits rouges. C’est en bouche et notamment sur la finale que le vin se différencie avec une de fins amers et une matière sapide avec un agréable relief. Pour compléter cette nouveauté, une cuvée de rosé. 70% merlot et 30% cabernet sauvignon offrant fruits rouges et épices douces avec une attaque d’une très grande rondeur. Une gourmandise tendre évoluant vers une pointe amylique de bonbon anglais. Dernière nouveauté, et pas la moins surprenante, un 100% petit verdot. Noir comme de l’ancre, celui-ci présente un corps présent et dense mais sans aucune lourdeur ni un tanin musclé. Soyeux et fluide, c’est une belle surprise. Les 500 bouteilles produites ont valeur de test. Si les amateurs suivent, l’inverse serait surprenant, des volumes plus importants seront produits dans les prochaines années.