Dimanche 17 Novembre 2024
(photo JM Brouard)
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Date
08.10.2019
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Pour accompagner son développement, le château de Cazebonne situé dans les Graves a décidé de recourir au financement participatif. L’objectif est de lever 300 000€. Il reste 14 jours pour y parvenir…
La photo est belle. C’est celle d’un homme labourant ses vignes au moyen d’un cheval de trait. A côté, la gravure d’une libellule qu’on croirait dessinée par un biologiste tant le rendu est précis. Le ton est donc donné sur la page internet dédiée au projet. Au château Cazebonne, on pratique la biodynamie et l’on est sensible à la biodiversité. Ce sera aussi le cas sur les 7 nouveaux hectares à financer. Une évidence pour Jean-Baptiste Duquesne qui a racheté ce domaine de 38 hectares en 2016 après avoir vendu le site de cuisine 750g.com. Lui qui aimait le vin mais n’était pas un technicien va s’investir totalement dans ce nouveau projet, cherchant à comprendre le moindre geste à la vigne ou en cave. Une expérience indispensable qu’il relaye de manière intensive sur les réseaux sociaux. Car pour le moment, il n’existe que très peu de vin. Le premier millésime en 2017 a été très compliqué, 90% des vignes avaient gelé. Résultat ? Seulement 1500 bouteilles de rouges et 1500 bouteilles de blanc disponibles. Parmi les 54 winefunders (les personnes ayant investi dans le projet), certains n’avaient pas goûté les vins au moment d’investir. Mais ils avaient parfois déjà fait confiance à Winefunding pour d’autres projets. La sélection est en effet drastique. Sur quelques 400 projets de financement participatif soumis à l’entreprise, seuls 20 ont été proposés aux investisseurs. De 10 000€ à 750 000€, les besoins sont variés. De l’achat de vignes à la plantation d’une parcelle, de la conversion en agriculture biologique au financement d’une nouvelle cuverie. Maxime Debure, le dirigeant de Winefunding, explique que le processus de sélection répond à différents critères : la qualité des vins lorsqu’ils sont déjà produits, l’histoire et l’originalité du projet ainsi que la volonté de partage du vigneron. S’ajoute à cela évidemment une « due diligence » poussée pour s’assurer de la solidité financière de l’entreprise.
Devenir co-propriétaires de 7,22 hectares de vignes en AOC Graves
Dans le cas de château Cazebonne, les winefunders peuvent acheter des parts d’une société foncière qui va acquérir les 7,22 hectares de vignes identifiés. Le projet consiste ensuite à y replanter notamment des cépages bordelais oubliés afin de leur redonner leurs lettres de noblesse. « Des cépages comme le bouchalès qui ne mûrissaient pas au XIXème siècle peuvent produire aujourd’hui de bons résultats » insiste Jean-Baptiste. Ce dernier a trouvé ici un extraordinaire terrain de jeu. A terme, ce sont 4 gammes de vins différents qui seront proposés. Une gamme de vins fruités (« entre amis »), une plus classique bordelaise (« le grand vin »), une autre où les vins seront issus chaque année de nouvelles expériences notamment de vinification (« les parcellaires ») et enfin une gamme de vins de France produite avec les cépages anciens (« cépage d’antan »).
Une approche indispensable car « si l’ont fait du vin comme les 6500 propriétés autour de nous, nous ne pouvons pas nous distinguer. Et puis l’appellation Pessac-Leognan représentera toujours un plafond de verre ». Moralité, Jean-Baptiste a décidé, avec son directeur technique David Poutays, de produire des vins différents, atypiques, certainement clivants mais qui ne laissent pas indifférents. D’autres winefunders ont, quant à eux, pu goûter les 2017 et ont décidé d’investir dans la foulée. Ici, les vins sont natures et surprennent. C’est particulièrement vrai pour le blanc qui présente un fruité pur où le sauvignon ne « sauvignonne » pas. Un vin net quoique chaleureux, et doté d’une belle longueur. Le rouge, lui, est doté d’une matière intense, portée par des tannins très présents. « Un style qui devrait s’affiner à l’avenir » tient à rassurer Jean-Baptiste. Pour l’heure, 258 000€ ont été levés, le but est presque atteint. Nul doute que d’autres investisseurs vibreront pour ce projet. Ajoutez à cela un crédit d’impôt de 18% pour une détention des titres supérieure à 5 ans et une rémunération correcte (pouvant se faire intégralement en bouteilles de vin). Nul doute que le projet devrait se réaliser.
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