Mardi 24 Décembre 2024
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09.01.2023
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Xavier et Sandrine Dauba ont chacun leur travail mais produisent, avec complicité, sur 2,05 hectares de vignoble, un Sauternes régulièrement cité. Un violon d’Ingres animé par la passion.
Vue de l’extérieur, la petite maison de Barsac qui fait office de chai à barriques et de salle d’accueil n’attire pas le regard. Mais une fois entré, on découvre des espaces soignés et chaleureux. Plutôt discrète, Sandrine parle avec émotion de cette vigne originelle. En 1988 son grand-père lui offre une parcelle de 25 ares qu’il a planté lui-même. Puis, Xavier épouse Sandrine et travaille en tant que responsable technique à quelques dizaines de km, sur la rive droite de la Garonne, à Pomerol, Saint-Émilion et dans l’Entre Deux Mers jusqu’en 2000, année où il franchit la Garonne pour revenir « rive gauche » et se rapprocher de Barsac. Il travaillera désormais à 3 km de là, à Cérons, au sein de l’équipe du Grand Enclos du château de Cérons. Les trajets sont nettement plus courts et cette nouvelle disponibilité sera mise tout de suite à profit pour produire, dès 2002, « entre 300 et 600 bouteilles par an, dans le garage de la maison ». À cette époque, le couple ne disposait ni de lieu, ni de matériel de vinification. C’est son employeur qui lui a permis d’utiliser son pressoir, le temps de s’équiper.
Le virage
L’année 2008 est placée sous le sceau de la chance. En face de chez eux, « un atelier de menuiserie et d’autres locaux en très mauvais état sont à vendre » se souvient Sandrine. C’est une opportunité qu’ils ne peuvent laisser passer. C’est là qu’Ils feront la pièce d’accueil, charmante, le chai de vinification, le chai à barriques et un gîte coquet. « On a tout cassé pour refaire à neuf » dit Xavier, en conservant la patine de la pierre nue, typique du Sauternais. Le pressoir a été acheté la même année.
Mais 25 ares c’est trop peu. « On cherchait à agrandir la propriété depuis quelques temps mais nous ne trouvions pas, jusqu’à ce qu’on frappe à la porte en 2009. » Un propriétaire cherchait à céder en fermage 1,80 ha. « On a pris ce fermage jusqu’en 2015, et dans le bail, on a inclus le matériel qu’on a payé au fil des années. Puis on a fini par acheter la parcelle. »
Les voilà avec 2,05 ha. C’est suffisant. « Nous n’avons pas le projet d’acheter davantage car ce serait une autre échelle. On ne peut pas tout faire car on travaille à l’extérieur » précise Xavier.
La qualité d’abord
« Nous choisissons de faire le meilleur. Il y a des millésimes qui partent en distillerie. Nous ne commercialisons que sur les années qu’on juge suffisamment qualitatives » précise Xavier.
Entre 300 bouteilles et 3 000 bouteilles sont produites selon les années. Méthode de vinification classique mais très maîtrisée. Xavier a en poche un BTS viti-oeno. « Pas d’œnologue conseil mais les avis des amis sont pris. » Et au moment des vinif Xavier est seul. Certes son expérience au Grand Enclos du Château de Cérons lui sert car on y produit du liquoreux en appellation Cérons (moins liquoreux). Tout ce savoir-faire le conduit à produire des vins souvent primés. Et puis, preuve de son intelligence et de son envie de progresser, Xavier a obtenu en 2017, avec mention bien, le DUAD (Diplôme Universitaire d’Aptitude à la Dégustation) délivré par l’Université de Bordeaux.
La qualité des vins n’est donc pas le fruit du hasard. Un importateur aux États-Unis ne s’y est pas trompé et « écoule parfois jusqu’à la moitié de la production » se félicite Xavier.
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