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Château Desmirail, le Margaux discret et en mouvement

Bulldog Studio @Clovis Durand-Moldawan

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

08.04.2024

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Son nom figure en bonne place dans le classement de 1855 mais cette propriété margalaise ne jouit pas d’une large notoriété. Pourtant, Denis Lurton y produit des vins de belle facture avec, dans un proche avenir, quelques nouveautés.

Omniprésents. Les Margaux sont les plus représentés parmi les crus classés de 1855. Pas moins de 21 propriétés dans le classement, soit davantage que les Pauillac (18), les Saint-Julien (11), les Saint-Estèphe et Haut-Médoc (5 chacun) et Pessac-Léognan (1). Certains sont considérés, à juste titre, comme faisant partie des plus prestigieuses propriétés médocaines. Outre le Premier Château Margaux, plusieurs noms arrivent tout de suite à l’esprit. Château Palmer, château Durfort-Vivens, ou bien encore château Rauzan-Ségla. D’autres sont restées davantage dans l’ombre comme le château Desmirail reçu en héritage par Denis Lurton en 1992 après le partage de ses 10 propriétés entre ses 10 enfants par Lucien, son père, qui était un ardent défenseur du terroir bordelais. Quelques décennies plus tôt, c’était d’ailleurs grâce au sauvetage du château Brane-Cantenac que ce dernier avait pu ensuite racheter d’autres propriétés dont notamment Durfort-Vivens en 1961 puis Desmirail en 1981. Depuis plus de 30 ans, Denis préside à la destinée de cette propriété faisant peu parler d’elle. Pourtant, elle profite d’intéressants sols de graves. Au total, une quarantaine d’hectares répartis sur les secteurs de Margaux-Cantenac, Soussans et Arsac. Et si l’encépagement fait la part belle au cabernet sauvignon (50%), Denis ne cache pas son amour pour la suavité du merlot (40%) qu’il tend à renforcer dans les dernières plantations réalisées depuis la fin des années 1990. 

Des vins rouges accessibles et… du blanc
Lorsque Denis évoque ses vins, il ne fait pas mystère de son envie « que ceux-ci puissent être appréciés dans leur jeunesse, même s’ils vieilliront très bien ensuite ». Le merlot joue ici évidemment, pleinement son rôle, conférant aux vins une gourmandise certaine. C’est le cas bien sûr du second vin Initial de Desmirail, clin d’œil aux initiales DL présentes sur le portail d’entrée du château dont Denis s’amuse à dire qu’elles pourraient être les siennes même si elles rappelaient historiquement le lien entre Desmirail et la famille Lurton. Initial 2015 (24€) présente aujourd’hui une belle assise et réjouit de sa facilité d’accès. Côté premier vin, le 2019 (35€) montre une sève tout à fait intéressante, des tannins fondus, un très beau fruité et se démarque de millésimes plus anciens, notamment 2016 un peu moins profond (45€). Les vins vieillissent toutefois admirablement comme le démontre actuellement le 1999 (70€) finement truffé, à la matière souple, mais doté d’un léger relief tannique singulier. En dehors de la gamme classique du château, un nouveau venu est également à prévoir prochainement. C’est en juin que sera présentée la cuvée La perle, un blanc de noirs tranquille réalisé à partir d’un assemblage de cabernet sauvignon et de merlot. En attendant, dans un horizon un peu plus lointain, une cuvée de blanc dont les cépages ne sont pas arrêtés. Denis évoque le chenin, le sauvignon… Affaire à suivre donc.  

@Clovis Durand-Moldawan