Mercredi 18 Décembre 2024
Jean-Manuel Géral, distillateur à Angeac-Champagne (Charente) ©O. Sarazin
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Date
20.12.2023
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Deux prix internationaux récompensent le design du flacon Découverte perpétuelle n° 1, un cognac en série limitée de la distillerie Rémy Piron à Angeac-Champagne (Charente)
Ici, pas de cristal, pas de dorure. Les 1 000 flacons en série limitée du cognac Découverte perpétuelle n° 1 ont pourtant fière allure. Bouteille en forme d’encrier. Étiquette en papier vélin artisanal. Bouchon en écorce naturelle de liège recouvert d’un cachet de cire. La création de l’agence Maison Linea pour la distillerie Rémy Piron à Angeac-Champagne (Charente) en impose. Elle a fait forte impression, début décembre à Cognac, lors de la 12e édition de VS Pack, le salon des professionnels du packaging des vins et spiritueux, où elle n’a cependant pas été primée.
Qu’importe ! Le flacon Découverte perpétuelle n° 1 est déjà bardé de prix ! Il a gagné un Luxury Innovation Award à Paris et la médaille d’or catégorie « sustainable design » (traduisez conception durable) des Pentawards à Londres. Cédric Raynaud, le patron de l’agence Maison Linea, et Jean-Manuel Géral, le gérant de la maison Rémy Piron, en sont très fiers.
L’ère du bling-bling est révolue
« Ce cognac est né de l’assemblage d’eaux-de-vie de Grande Champagne de trois fûts de 1986, 1989 et 1999. Il a été réduit à 46 %, ce qui me semblait le bon point d’équilibre, avec ce qu’il faut de puissance et d’élégance. A ce taux, l’assemblage est stable et n’a pas besoin d’être filtré à froid », explique Jean-Manuel Géral, qui souhaitait que le nom du nectar et sa présentation expriment une certaine authenticité.
Le cahier des charges soumis à l’agence Linea était d’autant plus libre que la distillerie Rémy Piron n’avait jamais commercialisé la moindre bouteille. La maison fournit en priorité de grands négociants charentais, notamment Rémy Martin.
L’équipe de Cédric Raynaud sait que l’ère du bling-bling est révolue. Désormais, place à l’écoconception, avec l’idée que la simplicité et une certaine sobriété subliment le luxe. « La mission consistait à créer un produit le plus brut possible. La bouteille en forme d’encrier a été trouvée chez le verrier italien Cantini Vetro. Elle n’était pas facile à habiller, d’où l’idée de placer une étiquette ronde autour du col, sur les épaules plates et relativement larges », raconte le designer.
Pas d’étui mais du papier de soie
Le papier a été fourni par le Moulin du Verger à Puymoyen, qui travaille la fibre de lin comme au XVIe siècle et perpétue la tradition papetière de l’Angoumois. « Afin de limiter la gâche, la contre-étiquette collée sous la bouteille a été découpée dans l’empreinte centrale de l’étiquette principale », poursuit Cédric Raynaud. Ultime détail : un cachet de cire et une cordelette protègent le bouchon dont la tête a été façonnée selon une vieille technique portugaise. Enfin, le flacon n’a pas d’étui mais un délicat papier de soie où figurent toutes les informations utiles.Le contenant est si joli qu’on oublierait presque d’évoquer le contenu : sec, vif et tendu, avec beaucoup de montant. Ce cognac goûte l’ananas, le coing et les fruits secs torréfiés.
Découverte perpétuelle n° 1 est vendu 120 euros, à la distillerie et chez de bons cavistes. Un numéro 2 est en préparation. Ce sera une Petite Champagne, « plus vieille, plus ronde, dans un tout autre style », promet Jean-Manuel Géral.
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